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Culture / «A tous ceux qui depuis toujours vivent en état de siège»


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«Les assiégés», Stefano Nardella, Vincenzo Bizzarri, Editions Sarbacane, 128 pages.



Dans une banlieue du Sud de l’Italie, un immeuble est assiégé par la police qui veut en expulser les habitants. Ciro s’y retrouve dans un appartement après une suite de hasards. C’est un adolescent comme ceux que décrit Roberto Saviano dans ses romans Gomorra ou Piranhas. Voyou sans l’avoir choisi, sa mère se prostitue, son frère est mort d’une balle dans la tête et cela semble le seul destin qui lui soit réservé à lui aussi. L’appartement dans lequel il se trouve est celui d’un ancien taulard devenu artiste-peintre. Prisonniers du labyrinthe de leur vie, les personnages des Assiégés suivent chacun leur fil d’Ariane, aucun ne semble libre de ses choix. Les dessins de Vincenzo Bizzarri sont aiguisés comme un couteau à cran d’arrêt, le scénario de Stefano Nardella précis comme l’inventaire d’une scène de crime. Cette extraordinaire bande dessinée s’ouvre sur un extrait de La religion de mon temps, de Pier Paolo Pasolini: «La puissance et la noblesse naissent, farouches, dans les tas de masures, dans les lieux sans limites où l'on croit que la ville s'arrête, et où au contraire elle recommence…» Et elle est dédicacée «à tous ceux qui depuis toujours vivent en état de siège».

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