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Culture

Culture / «Intervalles», revue culturelle du Jura bernois fête ses 40 ans avec le souvenir de Simone Oppliger


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Beau bail pour cette revue (qui paraît trois fois par an), issue du Jura bernois et de Bienne, née en 1981 au comble des tensions politiques. Dès le début elle s’est efforcée de ne pas se laisser gagner par les passions antagonistes. Au fil de ses 120 numéros publiés, elle s’est ouverte aussi sur la République du Jura, sur Neuchâtel, la voisine, et au-delà. Donnant écho aux talents littéraires et artistiques de toute la Suisse romande.



Pour marquer l’étape, la revue consacre sa dernière livraison à la photographe Simone Oppliger (1947-2006), née à Renan où furent inhumées ses cendres. Simone Oppliger fit partie du premier conseil de fondation d'Intervalles, seule femme avec neuf hommes. Elle a décrit elle-même son état d’esprit. Et son désir de montrer la région où elle est née, sans blabla, sans drapeaux, à travers les rencontres, les visages. Pays dont elle a tant aimé brasser la terre dans son jardin, parcourir les chemins, les forêts et les pâturages:

Chez moi au Jura, la terre est si sérieuse. Rien ne vient facilement et en abondance, ni les fruits, ni la parole, encore moins les visiteurs. Mais quand les choses se font rares, elles deviennent précieuses. Ici rien ne distrait de l’essentiel. Les lignes sont droites et leur dessin évident. La terre, le ciel. Peut-être sommes-nous ainsi plus proches de sentiments essentiels, de l’idée de la vie et de la mort. Une note de musique s’entend mieux entre deux silences.

Intervalles publie ici quelques photos marquantes de la Simone Oppliger voyageuse à travers le monde, mais la revue se consacre surtout à une série de portraits destinés à elle. Une galerie jurassienne et romande où apparaissent tant de visages au regard intense, léger ou grave. Traces furtives d’empathie.

Ces images ont été choisies avec non moins d’empathie et un grand soin par Sylviane Messerlin, la directrice ajoulote, venue de Porrentruy, du musée Mémoires d’ici à Saint-Imier, où sont déposées, outre des documents anciens de grand intérêt, les archives photographiques de Simone Oppliger. Souhaitons que ceux qui l’ont appréciée de son vivant, qui ne connaissent pas sa grande place dans l’histoire des images en Suisse romande, la découvrent ici.

Longue vie à Intervalles! Beau titre. Le mot suggère de s’arrêter un instant. Pour voir, écouter, loin des tumultes.


«Intervalles», Revue culturelle du Jura bernois et de Bienne, numéro 120.

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

2 Commentaires

@joly.tramelan 20.11.2021 | 13h01

«Gracias a la vida»


@yeppo 20.11.2021 | 21h20

«Que d'émotions en perspective à cette lecture....»


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