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Actuel / Le virus du pouvoir et ses fâcheux effets


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Que le sentiment de puissance tourne la tête de certains dirigeants, ce n’est pas nouveau. L’histoire est faite de ces accès de fièvre. Mais les remparts démocratiques semblaient mettre la sage Helvétie à l’abri de tels dérapages. Naïveté. Le virus du pouvoir peut faire déraper partout.



Comment expliquer autrement qu’une idée aussi saugrenue puisse naître dans la tête d’un conseiller fédéral? Offrir cinquante balles au quidam qui persuade quelqu’un de se faire vacciner! Même les chaînes commerciales les plus agressives n’ont pas pensé à un truc de marketing aussi acrobatique. Une proposition juridiquement boiteuse, pratiquement impossible à mettre en œuvre que d’ailleurs les cantons boudent.

Ceux-ci ne sont pas chauds non plus devant l’idée d’envoyer 1'700 «conseillers» à travers le pays pour pousser les réticents vers la seringue. Imaginez… on sonne à la porte, non ce n’est pas un Témoin de Jéhovah mais l’envoyé de Berset qui s’inquiète de votre foi vaccinale! Et hop, au passage, 150 petits millions pour ces fariboles. Il faut être sacrément sûr de soi et bien éloigné de la réalité du terrain pour échafauder des plans aussi rocambolesques.

Il fallait aussi avoir les neurones bien imprégnés du pouvoir pour qu’un ministre, devenu euphorique dans sa fonction, ose se faire promener dans une voiture officielle avec chauffeur à travers la Forêt noire en compagnie de sa maîtresse. Et l’orage survenu, envoyer les unités spéciales de la police fédérale arrêter la «coupable» sous les yeux de son enfant et explorer son ordinateur. Affaire privée? Alors pourquoi pas une procédure normale?

Ce virus banal peut aussi rôder sur des terrains tout à fait légaux. Ainsi les membres du gouvernement vaudois ont été pris d’un goût de luxe. Le Conseil d’Etat a décidé, sans opposition, de s’attribuer l’une des plus belles demeures du rivage lémanique. La maison qui abritait le musée de l’Elysée avant son transfert à la gare. Un trésor posé devant un grand parc en descente douce vers le lac. Construit en 1783. Mme de Staël y a donné en 1807 des représentations d'Andromaque, avec Benjamin Constant et Mme Récamier. Ces messieurs-dames du château entendent s’y installer, avec quelques fonctionnaires, en plus des locaux qu’ils occupent en ville. Le départ du musée libérera 1'831 m2. Les espaces de réception du Conseil d’Etat sont aujourd’hui déjà de 697 m2, au rez-de-chaussée. Après les travaux (pour 7,3 millions), le gouvernement disposera de 739 m2 pour lui-même et de 560 m2 pour les bureaux du Service des affaires culturelles et de l’Office des affaires extérieures. Restent 1'269 m2 d’espaces communs, de technique et de circulation. Les combles abriteraient un espace polyvalent de 280 m2

Adieu les nuits de la photo, adieu les visites culturelles en famille avec promenade et une friandise au passage. Le jardin restera ouvert au public, mais sans autre attention. Il eût été possible de transférer là un autre musée, celui par exemple de l’Art brut, de grande renommée internationale, à l’étroit dans ses locaux de Beaulieu. Non. Place sera donc faite à des bureaux de prestige.

Il faut être fort amoureux du pouvoir pour s’emparer avec une telle majesté d’un si haut lieu architectural. Certes le nombre des fonctionnaires ne cesse d’enfler mais le commun des mortels les préfère plutôt dans les écoles et les hôpitaux que sous des lustres du XVIIIème siècle.

Le virus luxueux du pouvoir peut frapper à tous les étages. Que l’on songe à la directrice et à ses adjoints de la Caisse de compensation vaudoise de l’AVS. Il fut soudain découvert que la dame avait une voiture de service, appréciait grandement les voyages, les bonnes tables et que certains soirs, elle préférait dormir dans un hôtel de luxe plutôt que de rentrer chez elle, dans sa lointaine Riviera vaudoise. Sur notes de frais. Là, la justice enquête. Et le nouveau directeur qui remplace la cheffe dispendieuse envoie une missive contrite aux assurés, promettant que tout rentrera dans l’ordre, sans dommages pour eux.

La quasi totalité des détenteurs de l’autorité sont certes immunisés contre le virus débordant du pouvoir. Mais personne ne peut croire, pas plus que d’autres, qu’il disparaîtra de nos parages.

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

8 Commentaires

@XG 08.10.2021 | 06h38

«Merci Monsieur Pilet pour cet excellent article, comme toujours d'ailleurs. Je me demande vraiment si ces nouvelles idées pour convaincre les réticents à se vacciner viennent vraiment de notre conseiller fédéral (ou de ses conseillers) ou lui ont été soufflées par la big pharma assoiffée de profits. J'ai de plus en plus l'impression que ce n'est qu'un pantin aux ordres du capital triomphant.»


@willoft 08.10.2021 | 12h27

«Ca rappelle aussi, mais dans le sens inverse, que le même Conseil d'Etat a laissé filer sans état d'âme un autre fleuron du patrimoine vaudois, le Château de Hauteville...

https://www.letemps.ch/suisse/chateau-dhauteville-vendu-une-universite-americaine»


@Ancetre 08.10.2021 | 12h36

«La majorité politique du Conseil d'Etat s'octroie sur les deniers publics, ce qu'elle reproche aux capitalistes qui peuvent, avec leur propre argent, se l'offrir. Pourquoi ne pas instaurer une valeur locative à imputer à chacun des conseillers, pour bureaux exagérément de prestige. Cela rejoindrait l'esprit de certaines initiatives récentes. Mais, c'est bien connu, faites ce que je dis, mais pas ce que je fais»


@Pipo 08.10.2021 | 16h35

«Concernant la gestion du Covid dès le début on n’en n’est pas à une absurdité près, mais là proposer une rétribution à quelqu’un qui convaincrait un réticent à se faire vacciner cela dépasse tout!
De P. Flouck, médecin retraité »


@Capt_Salomo 08.10.2021 | 18h37

«Le WEF de Davos (Schwab) y la OMS ont mis à disposition une marche à suivre "marketing" pour la infiltration du coktail génétique contre la soupe chinoise. L'ivermectin vieille de 40 ans et plus a fait ses preuves en Inde, au Japon et dans certains pays d'Amérique du Sud. Une pastille coûte env. 0.22 Euro ! Le Remdesivir qui conduit à la paix éternelle, le traitement coûte 3200 US-dollars. La thérapie génétique entre 15.-- a 24.-- Euro. La hégémonie de Big Pharma gouverne y achète qui se laisse vendre.»


@Eggi 08.10.2021 | 23h03

«Encore un article alliant complotisme et populisme, d'où les commentaires enamourés de certains.

Ce qui me confirme dans ma décision de ne plus payer mon abonnement à "Mauvais pour ma tête".»


@Michel Finsterwald 10.10.2021 | 10h21

«La délicieuse plume de Jacques Pilet est toujours à préférer à l'impérative seringue de... on ne donnera pas de noms.
Et tout à fait d'accord pour le sort de la merveille élyséenne, avec le réconfort qu'il n'a pas été vendu à Nestlé Tetra pak ou autres Novartis. On a au moins l'espoir de le récupérer un jour.»


@Baïka 11.10.2021 | 22h33

«Tout n'est donc pas parfait dans ce beau pays de Vaud. Bravo M. Pilet de dénoncer ce genre de dérives.»


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