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Culture

Culture / La bande son du désenchantement

Patrick Morier-Genoud

24 septembre 2021

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«Memento mori», Mustang, Sony Music, 11 chansons.



«Souviens-toi que tu vas mourir…» Sur son dernier CD, le trio rock français ne s'abandonne à aucune illusion. Et du coup en laisse peu à ses auditeurs. Etre loyal et honnête ne cause que des soucis, pour réussir dans la vie il vaut mieux être Fils de machin, les histoires d’amour se transforment en Gueule de bois… Les titres des chansons sont sans appel. C’est d’autant plus troublant que le rock de Mustang est plutôt joyeux et entrainant; mais les paroles tapent à contre-pied là où ça fait mal. Et l’on se prend à fredonner toute la journée des choses désespérées. Les ritournelles acides et cyniques du groupe originaire de Clermont-Ferrand  font peu de concessions au politiquement correct – sauf Dissident qui évoque Zemmour, Soral, Dieudonné et Faurisson, et Pas de Paris qui oppose le bon provincial et le méchant Parigot. Seul lueur d’espoir, Le vin qui «ouvre des fenêtres (…) c’est pour une bonne raison que Dieu fait le raisin». Maison sur la colline est une reprise réussie de A mansion on the hill d’Hank Williams. Memento mori est presque un slow, une chanson douce, celle du désillusionnement. Dans le prochain disque de Mustang, ça ne peut qu’aller mieux.

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