Culture

C’est fou ce que les gens qui soi-disant s’aiment peuvent parfois finir par se détester. Le roman d’Anna Ekberg – le pseudo féminin de deux auteurs masculins et danois – débute par «salope» et décrit comment Christian renverse volontairement son épouse Leonora avec une camionnette de son entreprise puis recule pour lui rouler une nouvelle fois dessus afin de l’achever. «Tu l’as bien cherché», pense-t-il. Les 480 pages suivantes vont exposer aux lecteurs ce qu’il s’est passé entre Christian et Leonora pour qu'ils en arrivent là, et bien sûr relater l’enquête qui va faire suite à «l’accident». C’est un roman policier mais aussi la chronique du délitement d’un couple, de la transformation de l’amour en haine. Ça raconte comment la conjugalité est une prison, dorée parfois, dont les barreaux deviennent pesants dès qu’il est question du désir, celui qui disparaît, celui qui apparaît, qui fait que l’autre veut s’évader. Que celles et ceux qui n’ont jamais vécu ça, ne l’ont jamais ressenti et n’ont jamais, ne serait-ce que fugitivement, souhaité la mort de celui ou de celle qui les emprisonnait jettent la première pierre aux personnages d’Amour entre adultes.