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Culture / Paris pendant la guerre d’Algérie


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«Requiem pour une république», Thomas Cantaloube, Editions Gallimard Folio, 544 pages.



Il arrive que les romans policiers offrent de revisiter l’histoire contemporaine. La république dont il est question dans le titre est la cinquième, celle sous le régime de laquelle vivent toujours les Français. Elle a à peine un an lorsque débute le roman de Thomas Cantaloube, son premier après vingt-cinq années de journalisme. 1959, la guerre d’Algérie bat son plein, y compris à Paris où il ne fait pas bon être Arabe. Un avocat algérien et sa famille sont massacrés dans leur appartement et le jeune inspecteur Luc Blanchard doit laisser son travail en cours – tabasser des Maghrébins – pour enquêter. Il n’est pas seul sur le coup: un petit truand corse, ancien résistant, et un homme de main ex-collabo se trouvent également mêlés à l’enquête. C’est une fiction, bien sûr, il n’empêche qu’on y croise Jean-Marie Le Pen, le sinistre préfet Maurice Papon, Charles Pasqua, François Mitterrand combinant le faux attentat de l’Observatoire, l’OAS (pro Algérie française) en commettant un particulièrement meurtrier… Le point final à l’enquête est mis le 18 octobre 1961, le lendemain du massacre d’Algériens commis par la police à Paris. Oui, il y a pas mal de cadavres dans les placards de la cinquième république française, ce passionnant polar historique en donne à voir quelques-uns.       

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