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Culture

Culture / Naissance d'un mythe

Yves Tenret

30 juillet 2021

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«La mort écrite de Flaubert. Nécrologies», Marina Girardin, Editions Honoré Champion, 466 pages.



Cet ouvrage fascinant regroupe 32 nécrologies, 26 dépêches et reportages d’obsèques et 23 portraits et témoignages publiés dans les jours suivants le décès de Gustave Flaubert, soit la totalité des articles parus en France sur le sujet à ce moment-là, signés d’écrivains tels que Théodore de Banville, Ferdinand Brunetière ou Guy de Maupassant.  Voilà qui permet de constater que dès l’annonce de la mort de l’écrivain, le 8 mai 1880, à l’âge de 59 ans, le mythe se met en marche.  La monumentalisation est constante et immédiate. Et ceci dès la description physique: haut, grand, fort, solide, puissant. Ecrivain en sacerdoce, écrivain omniscient, écrivain sacrifié, il est l’écrivain pur ayant tout donné à la littérature. Pour lui, elle est une religion. La presse lui accorde d’emblée l’immortalité. Et le considère, lui qui le détestait, comme l’inventeur du réalisme. La contribution la plus longue est due à Emilie Zola qui raconte qu’il pensait en allant le voir qu’il allait rencontrer un annonciateur du monde moderne et qu’il était tombé sur un romantique qui fustigeait les chemins de fer, les journaux et la démocratie.

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