Culture

Voilà une BD dont les deux tomes sont parus au début des années 2000, sous un autre titre, Hôtel particulier. Elle est rééditée aujourd’hui dans une version techniquement améliorée qui met totalement en valeur le dessin de Christophe Bec, admirateur assumé du dessinateur argentin Alberto Breccia. Anna a d’ailleurs une patte années 70 très réussie. Les dessins ont été réalisés sur la base d’un petit film tourné par les auteurs, ils sont en noir et blanc, avec de très beaux aplats et de fines nuances de gris. L’histoire est celle d’une bande d’artistes intellectuels dominés par l’archétypique et imbu de lui-même Oscar, lequel aime les humilier, surtout les femmes. Oscar a pour voisine Anna, avec qui il a une relation et qu’il fait bien sûr souffrir. Sauf qu’Anna, contrairement aux disciples d’Oscar, est animée par quelque chose de plus fort que le narcissisme. Oscar va s’en rendre compte à ses dépens. Ce récit dessiné traite de la vanité, de la dialectique maître-esclave, du voyeurisme et de la conjugalité. A chacun sa croix.