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Culture / Beau parce qu'aride


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«La cavale de Jaxie Clackton», Tim Winton, Collection La Noire, Editions Gallimard, 304 pages.



Jaxie est un adolescent australien. Son père le bat depuis toujours, sa mère est morte, il est amoureux de sa cousine qu’on l’empêche de voir, il la désire sexuellement. Autant dire que pour lui, la vie n’est pas une vallée de roses. Un désert plutôt, celui dans lequel il se retrouve, fuyant sa ville natale, en cavale. C’est poussiéreux, sec, on y a soif, on y est seul. Presque seul. Jaxie finit par tomber sur la cabane de  Fintan MacGillis, un vieux prêtre défroqué exilé là pour une faute qu’il ne veut pas nommer; deux fois par an, on lui amène des provisions. Jaxie et Fintan boivent du thé, tuent, dépècent et mangent des chèvres sauvages, s’interrogent l’un l’autre, méfiants, se livrent peu. Le récit est à la première personne, c’est Jaxie qui parle, et de temps en temps c’est un dialogue avec Fintan. Au-delà des détails et des particularismes de cette histoire-là, on peut bien sûr voir dans La cavale de Jaxie Clackton une métaphore philosophique de nos existences, avec les décisions que l’on prend et celles que l’on ne prend pas, avec ce qu’on laisse mourir de nous et ce qu’au contraire on vivifie. C’est aride et beau, beau parce qu’aride.           

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