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Actuel / Les couples mignons de la politique suisse

Jonas Follonier

18 octobre 2019

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Ils sont PS et PLR, PS et UDC, PDC et PLR et se font des bisous politiques en direct. Deux jours avant les élections fédérales, il vaut la peine de regarder ce spectacle de couples contre-nature. Peut-être avez-vous déjà eu l’occasion de les remarquer devant votre écran. Ne sont-ils pas mignons?



D’abord, le couple mixte. Comme il existe aujourd’hui des juifs qui se marient avec des musulmans (bon d’accord, pas beaucoup non plus), on peut trouver sous les latitudes vaudoises de drôles de complicités. Il faut les voir, Ada Marra et Olivier Français, dans les débats de La Télé. Un semblant d’opposition artificiel qui cache un attachement certain. Qui a dit qu’il fallait avoir des préoccupations communes pour former un couple? Cette socialiste installée et ce PLR pur jus nous prouvent le contraire. Après tout, cela maintient un bon équilibre entre deux facettes d’une même pièce, le système des partis progressistes «comme il faut». Ce qu’Olivier Français confirme dans La Liberté à l’occasion de son invitation à voter pour Ada Marra, avec cet argument de choc: «socialement je me sens plus à l’aise avec Ada Marra.» C’est chou.

Le couple consanguin, ensuite. Puisqu’à Savièse (VS), on vote saviésan, autant que les candidats de cette commune ne taclent pas trop leurs combourgeois. Ce serait aller contre la sensibilité ethnique de leur électorat. Cela peut expliquer certaines choses, comme cette scène surréaliste de télévision où l’UDC Jean-Luc Addor (qui rappelons-le avait été condamné pour discrimination raciale après avoir tweeté «On en redemande!» suite à une fusillade mortelle dans une mosquée de Saint-Gall) concède qu’il est temps pour la minorité socialiste de regagner le nombre de sièges qu’elle mériterait. Son collègue Mathias Reynard (PS) ne pouvait espérer mieux, lui qui estime en effet qu’il y a plus de 18% de Valaisans de gauche. Pari lancé!

Et puis, le couple sado-maso. Au bout du lac, le redoutable UDC Yves Nidegger et le socialiste Carlo Sommaruga pourraient être de bons clients des menottes et autres fouets à usage sentimental que cela ne nous étonnerait pas. Tant il est vrai que le second se prend souvent de coups sur la figure, il faut être un initié du SM pour persévérer avec tant de zèle et presque autant de talent. Sans oublier la nécessité de compter un collègue de l’autre bord, sadique j’entends, que le tribun lettré de sensibilité blochérienne incarne à merveille. Malheureusement pour eux, Nidegger est seulement candidat pour le Conseil National cette fois-ci, et Carlo Sommaruga brigue seulement le Conseil des Etats. Un chagrin en perspective?

Le couple d’anciens ennemis, enfin. Retour en Valais, où démocrates-chrétiens et libéraux-radicaux ont lutté pendant deux siècles. Jadis, les ainsi dénommés «catholiques conservateurs» (ils ne sont aujourd’hui guère plus catholiques ni conservateurs) défendaient un monde ancien dominé par le Clergé et par le Haut-Valais s’étendant jusqu’à Sion, pendant que les radicaux du bas du canton se battaient pour un monde moderne, social et sécularisé, créant les premières gazettes et incarnant le plus grand mouvement intellectuel du Vieux Pays. Aujourd’hui, de l’eau a coulé sous les ponts de la plaine du Rhône. PLR et PDC s’entendent comme larrons en foire. Cul et chemise, comme une paire de fesses. Puisqu’il s’agit de perpétuer une politique de centre-droit favorable aux PME, autant ne pas trop se disputer et tacler la gauche. Logique!

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

1 Commentaire

@Edouard 24.10.2019 | 15h35

«Article un peu léger avec un fond de vérité !
La politique Suisse est pour l’instant dans une salle d’attente avant de monter sur le ring...»


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