Média indocile – nouvelle formule

# 17 juin 2022

semaine n°24

Actuel

La France a mal à sa police

Jean-Noel Cuénod

Violence des policiers, violence contre les policiers, répression brutale des manifs, nombreux suicides au sein des forces de l’ordre, succès massif de l’extrême-droite dans certains bureaux de vote fréquentés par les agents… La France a mal à sa police (et à sa gendarmerie). Entre complaisance et caricature, le monde politique ne sait pas par quel bout prendre cette grenade dégoupillée.

En France, les forces de l’ordre reviennent sous les projecteurs avec la régularité d’un métronome en forme de matraque. Dans ce contexte, deux événements récents sont survenus: fiasco de l’organisation – notamment policière – au Stade de France avant la finale de la Ligue des Champions; décès d’une jeune femme à Paris lors de tirs policiers contre un conducteur qui refusait de s’arrêter lors d’un contrôle. A chaque fois, les pro-policiers et les anti-flics se jettent des anathèmes à la face en balançant leurs versions totalement contradictoires des faits. Chaque camp développe son propre récit en se plaçant comme victimes. Les faits? Quoi, les faits? Tout le monde s’en contrefout des faits, alternatifs ou non! L’important, c’est de hurler entre loups de même pelage. Il semble impossible dans l’Hexagone de débattre des forces de l’ordre avec sérénité et intelligence. Ce sujet central dans un Etat de droit le mériterait pourtant. Petit rappel à l’intention des non-Français: les forces de l’ordre sont composées de deux entités séparées: la Police nationale et la Gendarmerie qui l’est tout autant, nationale, et qui est organisée militairement. La différence entre les deux? Théoriquement, les grandes agglomérations relèvent de la police alors que les campagnes, les zones périurbaines, les villes moyennes et petites ressortissent à la gendarmerie.  Cela dit, si l’on entre dans les détails, ce n’est pas aussi simple. Ainsi, un procureur de la République ou un juge d’instruction peut librement confier une enquête à la police ou à la gendarmerie, pourvu que policiers et gendarmes disposent de la qualité d’OPJ (Officier de police judiciaire). Cette situation est génératrice de tensions, d’où les fameuses guerres des polices, ce qui évidemment ne contribue pas à apaiser les esprits. Alors, les violences policières ne sont-elles qu’un argument pour gauchistes mélenchoniens? Non, elles existent. Les violences contre les policiers ne sont-elles qu’un fantasme agité par le clan Le Pen? Non, elles existent.  Lire la suite...


Le dessin de la semaine

« Disparition de la voiture à essence d'ici 2035 »

Un dessin Valott

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