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Culture / Sexe et sixties chez «Madame Claude»


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«Madame Claude», Sylvie Verheyde, sur Netflix, 112min.



Ambiance des sixties, années dont je suis d’autant plus nostalgique, que je ne les ai pas connues. Cela laisse place au rêve, à l’imagination… au phantasme. Mot de circonstance, puisqu’avec Madame Claude on est au cœur de la prostitution classe parisienne, entre 1968 et 1974. Des filles sublimes, professionnelles, avec du caractère, et toute une histoire personnelle qui fait leur profondeur. C’est le cas pour cette Madame Claude, qui était plus connue comme «la maquerelle de la République». C’est le cas pour Sidonie, une jeune bourgeoise lyonnaise qu’elle recrute comme prostituée au début du film. Une jeune fille qui veut se couper de son milieu, qui veut changer de vie au risque de se détruire, tant les plaies de son enfance sont encore saignantes et ouvertes. S’il me faut préciser d’emblée que le jeu des acteurs laisse parfois à désirer et que l’ambiance générale du film aurait pu se permettre d’être un peu plus pétillante et coquine, je promets aussi au spectateur un moment délicieux, léger, charmant et séduisant avec Madame Claude. Un spectacle entre clopes, fumée omniprésente, alcool, lumière rose, érotisme élégant et strip-tease, qui avance par les chansons-phare de ces années, entre «L’amitié» poignante de Françoise Hardy et un «Il est mort le soleil» criant de Nicoletta. Point culminant du film: la véritable expérience d’amitié que vivent les filles de Madame Claude entre elles: plus que de l’amitié, c’est une famille qui se forme. Une famille à la fois joyeuse et meurtrie, d’un orgasme à une larme, de l’emprise à l’émancipation.

«J’ai découvert très tôt que la plupart des hommes nous traitent comme des putes. J’ai décidé d’être la reine des putes. Faire de mon corps une arme, une armure. Ne plus jamais subir.»

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