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Culture

Culture / Serions-nous observés par un esprit libre?


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«Les actualités», Micaël, Les Cahiers Dessinés, 176 pages.



Un couple marche dans un paysage dévasté après un feu de forêt: «Par rapport à la nature, je trouve qu’on est bien conservés…» Le dessinateur Micaël n’est pas un militant, il ne se prend pas non plus pour un éditorialiste, il ne fait jamais dans la moraline. Né à Paris d’une mère argentine et d’un père brésilien, il a grandi à Buenos Aires avant de rejoindre la capitale française. Là, il collabore à différents journaux et revues, dont La CroixPhilosophie MagazineLe MondeMarianneSiné Mensuel ou L’Amour. Dans sa préface, Frédéric Ciriez explique: «L’humour chez Micaël n’est jamais une rupture de l’ordre social, une sortie de route. Il en serait plutôt le baromètre aberrant, la nosographie accablante, l’acmé sidérante.» Micaël décrit le devenir du monde occidental, il le dessine de là où il est, en son sein même. «Bonne nouvelle: vous allez découvrir des coins de la France absolument pas touristiques!», explique un policier à des migrants. «Ce soir, nos trois invités vont se livrer à un clash complètement improvisé!», annonce une journaliste sur un plateau de télévision. «C’est le retour du style des années 1940…», dit une femme − une architecte?, une artiste contemporaine?, une critique d’art? − à l’homme avec qui elle regarde un immeuble détruit par une bombe. Un autre dessin montre un homme peignant un virus ou une bactérie sur une grande toile tout en l’observant avec un microscope. Est-ce Micaël lui-même observant notre monde, nous observant? Il n’est pas un militant, pas un éditocrate: il montre ce que cache le spectaculaire. Une dernière description d’un de ses dessins? Entre les rayons d’un supermarché, des personnages font leurs courses: «Chers clients, nous vous informons qu’il ne vous reste qu’une demi-heure d’abondance…»

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