Média indocile – nouvelle formule

Livre

Livre / Voyage initiatique dans les montagnes taoïstes


PARTAGER

«La forteresse des âmes mortes», Sandrine Chenivesse, Editions Actes Sud, 480 pages.



Ce fantastique livre est tout à la fois une étude ethnographique, un récit de voyage, une autobiographie, un essai philosophique et, par la grâce du sens du récit et des descriptions de l’autrice, un long poème sur ce qui lie la vie et la mort avant de, peut-être, les délier. L’histoire se déroule dans les années 1990, à Fengdu, en Chine, au bord du fleuve Yangzi, où Sandrine Chenivesse, qui est alors une jeune ethnologue, vient étudier, notamment des rites taoïstes et chamaniques liés à la mort. Elle y vivra ce qu’elle appelle «une radicale rupture épistémologique», expliquant: «Il me fallait dans un premier temps accepter de faire table rase des savoirs sur lesquels j’avais compté jusque-là.» Ce qu’elle va vivre va largement dépasser ce qu’elle a appris de manière académique, va la submerger, la bouleverser profondément et durablement. «En me laissant affecter, j’allais conquérir mes peurs et affronter le labyrinthe. J’apprenais à lâcher prise, pour voir au-delà.» La vie, la mort, la malemort, les traditions, les mémoires familiales et collectives, l’au-delà, le présent, l’au-delà qui se mêle au présent, les envoûtements, les esprits… Il y a tout ça dans le livre de Sandrine Chenivesse. Ce qu’est le savoir aussi. Surtout il y a un souffle, lequel entraine les lecteurs et les lectrices qui l’acceptent et l’accueillent, puis s’y laissent aller, dans leur propre voyage initiatique.   

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

0 Commentaire