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Culture / «Pulp Fiction» 30 ans plus tard


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«Pulp Fiction», Quentin Tarantino, avec John Travolta, Samuel L. Jackson, Bruce Willis et Uma Thurman, 1994, 154 minutes.



Deuxième film de Quentin Tarantino, Pulp Fiction fut subversif à sa sortie et le demeure tout autant aujourd’hui. Pour souffler ses trente bougies, le film s’invite sur la plateforme Netflix. Une occasion à saisir pour découvrir ou redécouvrir cet OVNI du cinéma, qui n’a pas fini de nous surprendre. Jouissif ou méprisable pour les cinéphiles, Pulp Fiction apparaît, selon les points de vue, comme un hommage à la culture pop et aux pulp magazines, ou alors comme une vulgaire parodie de genres cinématographiques déjà morts et enterrés depuis belle lurette. Il faut prendre ces deux points de vue pour essayer de comprendre le film et son genre. Il s’agit à la fois d’un hommage au passé, comme tous les films de Tarantino, et d’une parodie de genres déchus. Pulp Fiction illustre à merveille ce qu’est le cinéma postmoderne. C’est un genre de recyclage: faire du neuf avec du vieux. Ce cinéma se construit totalement à partir des films et des genres qui le précèdent, tant en les parodiant qu’en les sublimant. Il renvoie en fait le spectateur à ce qu’il connaît déjà, à la culture populaire. Mais de la bouche de Tarantino, qui veut être un grand cinéaste ou rien, il faudrait plutôt comprendre son cinéma de la façon suivante: «Un grand cinéaste ne rend jamais hommage, il vole ce qui a été fait par les autres, tout simplement.» Pour un vol, c’est plutôt réussi, d’autant plus que le film n’a pris une ride. La preuve en est que Pulp Fiction remporta la Palme d’or à Cannes en 1994, mais pourrait tout aussi bien la remporter aujourd’hui. Car le film était déjà complètement dépassé à sa sortie. Ce qui en fit vite un classique, qui demeure aujourd’hui en référence. Sans être cinéphile, tout spectateur en recherche d’une fable drôle, décalée et nostalgique, en six épisodes plus vulgaires et géniaux les uns que les autres, pourra passer un moment de rires gras et de tendres souvenirs.


VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

1 Commentaire

@stef 23.03.2024 | 17h09

«Des dialogues ciselés au millimètre qui amènent à un chef-d'œuvre »