Culture / Jeux d’ombres au Liban
«Beyrouth forever», David Hury, Editions Liana Levi, 298 pages.
On peut tomber sur des polars qui en disent plus sur la réalité du monde que bien des ouvrages savants. Ainsi, Beyrouth forever du Français David Hury, qui a passé dix-huit ans au Liban, raconte admirablement les dédales de ce pays. Entre une démocratie branlante, des mafias omniprésentes et des intrigues politiciennes. Tout part de cette femme, historienne reconnue, trouvée morte chez elle. Tombée, semble-t-il, en changeant une ampoule au plafond. Le hic, c’est qu’elle porte des traces de strangulation. Bizarre, rien n’a été volé. Et voilà que l’enquête du vieil inspecteur Marwan met au jour des tensions autour de la rédaction d’un livre d’histoire. Tout est fait pour qu’il en reste là. Ce n’est pas un petit saint mais il est crocheur, l’affaire le motive, il croit à la justice envers et contre tout. De même que sa jeune stagiaire, de confession chiite, dont il se méfiait pourtant. Le suspense accroche, les dialogues sont vifs, on n’en finit pas d’apprendre sur les dédales de la société libanaise. Et sur le poids de la mémoire collective, tiraillée selon les intérêts des uns et des autres.
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