Culture / Crime homophobe à Gênes
«Nuages baroques», Antonio Paolacci et Paola Ronco, Editions Payot et Rivage, 384 pages.
La réédition en poche de Nuages baroques est une bonne occasion pour découvrir ce polar italien qui a trois notables particularités. Son intrigue se déroule à Gênes, une ville souvent un peu oubliée. Le personnage principal est un policier homosexuel. Des allusions sont faites, de manière critique, sur les événements du sommet du G8 en 2001. Gênes est une ville étonnante, Antonio Paolacci et Paola Ronco en présentent les différents quartiers et le caractère particulier de ses habitants. C’est un port, on y croise toutes sortes de nationalités et la mer est là, tout à la fois limite physique et appel du large. Le sous-préfet adjoint Paolo Nigra est turinois d’origine et il a fait son coming-out avant d’être transféré à Gênes. Son compagnon, Rocco, est acteur et interprète un policier dans une série télévisée tournée à Naples; il ne souhaite pas que son homosexualité soit connue, ce qui crée des tensions dans le couple. L’intrigue de Nuages Baroques débute avec la découverte du corps d’un jeune homme qui a été battu à mort. Tout porte à croire qu’il s’agit d’un crime homophobe. Certains se demandent si le sous-préfet adjoint Paolo Nigra est la bonne personne pour mener cette enquête, et ça montre toute l’ambigüité de l’acceptation de l’homosexualité dans les paroles et la loi mais pas encore dans la culture de nombreuses personnes. Quant au G8 de 2001, sa terrible répression par la police italienne, son ombre plane encore dans les rues de Gênes, notamment sur la place où fut abattu par un carabinier l’étudiant et militant Carlo Giuliani. Mais ce n’est pas un polar militant, plus simplement un récit exposant certaines réalités.
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