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Culture

Culture / Audrey Tautou, tout pour elle

Luc Debraine

4 juillet 2017

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Chaque jour, un écho des Rencontres de la photographie d’Arles, en Provence. Le festival, en pleine semaine d'ouverture, est marqué comme d’accoutumée par une forte présence suisse. Aujourd’hui, l'exposition «Superfacial» de l'actrice Audrey Tautou, présentée par elle-même à l'abbaye de Montmajour en une après-midi suffocante. Les stars font-elles de bons photographes? Parfaitement, votre honneur.



Il y avait foule en ce mardi après-midi pour la visite guidée de l’exposition d’Audrey Tautou, dans l’abbaye de Montmajour. Plus 500 personnes se pressant dans une petite salle pour apercevoir l’actrice parisienne (Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain), l’écouter même parler de ses images. Car Audrey Toutou, comme Vincent Perez, est aussi photographe, catégorie amateur expert. Mais si le Lausannois d’origine tourne son objectif vers les autres, la Parisienne l’oriente sur elle.

Encore une star qui se pique de photographie, profitant de son renom pour exposer ses clichés. Ou plutôt encore un festival qui se paie un people pour augmenter sa fréquentation, je renâcle en pénétrant dans la salle suffocante. Mmm… minute! D’abord, le titre de l’exposition est bien trouvé: «Superfacial». L’ironie pointe son museau fin, la distance s’installe.

Tiens, prends ça Cindy Sherman!

Les autoportraits d’Audrey Tautou sont à l’avenant, plutôt convenus au début de sa pratique en miroir, puis de plus en plus maîtrisés. L’actrice joue avec sa notoriété, son existence adulte passée devant les caméras et le regard des autres ou la vacuité supposée d’une vedette folle de ses sacs à main. Elle se met en scène en prévenue, portrait anthropométrique dans les règles de l’art judiciaire, une star n’ayant pas été arrêtée pour «abus de substances» n’étant pas une star. Elle pose nue, costumée, grimée, s’inventant d’autres vies, d’autres destins. Tiens, prends ça Cindy Sherman!

L’humour est une grâce, même en photographie. Mais il y a aussi un arrière-plan rempli de vide dans ces photographies, une personnalité qui cherche en vain son identité dans de multiples reflets. Le rôle le plus difficile à trouver, à force d’en jouer d’autres.


Rencontres de la photographie d’Arles, jusqu’au 24 septembre.



 

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