Culture / Au nom du maintien de l’ordre
«Au nom du maintien de l’ordre», Paul Moreira, 2 parties de 59 minutes, sur arte.tv jusqu'au 21 septembre 2023.
A l’heure où une grande partie de la France manifeste contre la réforme des retraites, où une police suréquipée se tient aux aguets, n’hésitant pas à utiliser la violence contre la foule, un constat s’impose: les pouvoirs s’arc-boutent de plus en plus contre ce qu’ils perçoivent comme un danger pour la sécurité d’Etat. Depuis les manifestations de Seattle en 1999, les forces de l’ordre états-uniennes sont en état d’alerte lors de chaque mouvement d’ampleur. Les violences pour réprimer le mouvement Black Lives Matter en sont l’illustration. Leur fonctionnement s’est exporté progressivement en Europe. Pendant les émeutes des Gilets jaunes en France, on a vu pour la première fois des blindés face à des manifestants dans les rues de Paris. Un signe que la police se militarise. La guerre des images sur les médias sociaux polarise encore plus la police et les manifestants. Ce phénomène se retrouve un peu partout sur la planète, comme en témoignent les manifestations écologistes en Allemagne ou le mouvement el estallido social au Chili. Comment a-t-on glissé du contrôle des foules à une guerre de basse intensité? Tourné sur trois ans, le film Au nom du maintien de l’ordre, réalisé par le journaliste français Paul Moreira, tente de répondre à cette question à travers une immersion dans des manifestations violentes en France, en Allemagne et aux Etats-Unis, complétée par des interviews de responsables policiers. Une enquête qui souligne une métamorphose de la protestation sociale en moment d’affrontement, avec le risque d’un recul des libertés publiques.
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