Lu ailleurs / «Trump et la Russie, une vieille histoire»
Tel est le titre, dans «Le Point», d’un article piquant, basé sur des faits indéniables. Les affinités russes du président des USA sont en effet anciennes.
Bien avant qu’il ne s’intéresse à la politique, Donald Trump, alors jeune homme d’affaires, rencontre à New York deux Russes au profil sulfureux, Semyon Kislin et Temur Sepiashvili, qui vendent de l’électronique aux immigrés en provenance de l’URSS. Il fait affaire avec eux pour équiper l’hôtel Commodore (le Hyatt Grand Central d’aujourd’hui) qu’il vient d’acheter. Contacts donc avec tout un milieu sans cesse aux prises avec la justice, «la mafia russe new-yorkaise». Par hasard ou pas, il rencontre à cette époque un diplomate russe posté auparavant en France, agent du KGB, qui sera très actif aux USA où il deviendra ambassadeur d’URSS à Washington, Youri Doubinine. C’est Trump qui lui fait découvrir New York lors de son premier voyage en Amérique!
A Moscou avec Ivana
C’est alors que le virtuose de l’immobilier fait la connaissance d’Ivana Zelníčková, une Tchécoslovaque guère dissidente, issue d’une famille communiste bon teint. Trump l’épouse en 1977. Dix ans plus tard, il se rend avec elle à Moscou où il est royalement reçu. Dans une suite réservée aux hôtes occidentaux de marque, probablement truffée de micros et de caméras discrètes. On lui fait miroiter la perspective de construire avec lui un hôtel de luxe, qui ne verra d’ailleurs pas le jour, à Leningrad, pas encore rebaptisée Saint-Pétersbourg. Il est également question d’en bâtir un… en face du Kremlin. C’est alors qu’il se prend d’une passion nouvelle pour la géostratégie et les relations Est-Ouest. Il dépense 91 801 dollars pour publier une «lettre ouverte» au peuple américain dans le New York Times, le Washington Post et le Boston Globe, où il dit son admiration pour la Russie. Mais ses affaires connaissent des déboires. Il est en quête de fonds. Bien avant qu’il ne se lance dans la course à la présidence, son fils aîné, Donald Trump Jr, reconnaît avec candeur qu’«une grande partie de l’argent de la Trump Organization vient aujourd’hui de Russie». Et en 2014, son deuxième fiston, Eric, en rajoute une couche: «Nous n’avons plus besoin de banques américaines. Tous les fonds dont nous avons besoin viennent désormais de Russie.»
Ne tirons pas trop vite des conclusions définitives de ce rappel des faits. Mais il est étonnant que ce passé du président soit si rarement évoqué, non?
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