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Lu ailleurs

Lu ailleurs / Quand un ex-chef du Mossad parle d’apartheid en Israël


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Le journaliste franco-israélien Charles Enderlin a évoqué sur France Inter un nouveau cap dans l’affrontement entre «les deux Israël», l’un soutenant le gouvernement d’extrême droite et ultra-nationaliste, les autres de plus en plus révulsés par les atteintes au droit et les horreurs de l’occupation en Palestine.



Tumultes autour des déclarations de Tamir Pardo, chef du Mossad de 2011 à 2016: il estime que le traitement des Palestiniens est comparable à l’apartheid, le système de racisme institutionnalisé qui a sévi en Afrique du Sud jusqu’en 1994. «Un territoire dans lequel deux peuples sont régis par deux systèmes juridiques séparés, c’est un état d’apartheid», a-t-il dit. Qui osait cette comparaison était jusqu’à ce jour taxé d’antisémitisme. Plus guère possible maintenant.

Enderlin explique que «la goutte d’eau a sans doute été une scène qui a choqué à la télévision israélienne: Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité intérieure, un dirigeant d’extrême droite qui habite dans la colonie juive de Kiryat Arba, à côté d’Hébron, en Cisjordanie, était interviewé par un journaliste arabe israélien. Le ministre a déclaré en s’adressant au journaliste: "je suis désolé Mohammed, mon droit, celui de ma femme et de mes enfants de circuler en Judée et Samarie (le nom biblique de la Cisjordanie, ndlr) est plus important que le droit des Arabes à la liberté de circulation". S’il fallait donner une définition de l’apartheid, le ministre l’a fournie lui-même.»

Le correspondant à Jérusalem ajoute que «Benjamin Pogrund, un Israélien d’origine sud-africaine, qui fut engagé contre l’apartheid dans sa jeunesse, a témoigné dans la presse de son changement d’opinion. Il avait écrit un livre en 2014 pour contester la qualification d’apartheid; aujourd’hui, il estime que dans les territoires, Israël prend la direction de l’Afrique du Sud il y a 75 ans.»

A l’époque des sanctions internationales furent décrétées contre le régime sud-africain en raison de cette discrimination raciale systématique. De telles mesures frapperont-elles Israël? On peut en douter. Les gardiens patentés de la démocratie, en Occident, préfèrent fermer les yeux.


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