Lu ailleurs / Le big échec du “big brother” londonien
La technologie de reconnaissance faciale (Live Facial Recognition) a été utilisée pour analyser le flux de personnes qui circulent sur Oxford Circus, une place très fréquentée de Londres. Mais le résultat n’est pas fiable, révèle Le Figaro.
Avec 627'000 caméras installées dans ses rues, Londres est la sixième ville la plus surveillée au monde et la première en Europe. En somme, un terrain prêt à mettre en pratique les bases de la surveillance de masse.
Fin janvier, la police de Londres a annoncé la mise en place de la technologie LFR (Live Facial Recognition) afin de réduire la criminalité, l'exploitation des enfants, les attaques au couteau et aux armes à feu qui sont de plus en plus fréquentes dans la capitale anglaise.
Afin que les agents puissent localiser les criminels, des caméras seraient placées aux endroits où ceux-ci sont le plus susceptibles de se trouver, et chaque voiture de patrouille aurait une liste de surveillance où apparaissent les criminels les plus recherchés.
Le 28 février, la technologie de reconnaissance faciale en direct (LFR) a été utilisée pour analyser le flux de personnes qui se déplacent dans Oxford Circus, un carrefour très fréquenté de Londres. Selon les données officielles, les visages de 8'600 personnes ont été scannés ce jour-là, sans leur accord.
Le système LFR en a identifié 8 qui correspondaient aux portraits des individus signalés par la police. Mais dans 7 cas l'identification n'était pas correcte et une seule personne ayant réellement commis des crimes a été arrêtée grâce à ce procédé. Cela représente un taux d'erreur de près de 90%, loin des 70% de précision promis par la police au début des tests, écrit Le Figaro.
En bref, le système s'est avéré peu fiable et l'affaire n'a fait qu'alimenter les critiques des groupes britanniques qui luttent pour la protection de la vie privée.
Actuellement, l'utilisation de cette technologie par la police britannique reste limitée à certains quartiers de Londres. Au niveau européen, une volonté d'attendre la définition d'une réglementation claire s'appliquant à toutes les nations de l'Union européenne s'est fait jour.
La reconnaissance faciale fait partie des systèmes d'intelligence artificielle à haut risque, «son utilisation est généralement interdite» et n'est autorisée «que dans des cas exceptionnels, dûment justifiés et proportionnés, sous réserve de garanties et sur la base du droit de l'Union ou du droit national». C'est ce qu'écrit la Commission européenne dans sonWhite paper. L'exécutif européen a l'intention de lancer «un large débat sur les circonstances qui pourraient justifier de telles exceptions».
Le White paper sur l'IA sera le point de départ d'une consultation de 12 semaines. Les résultats seront utiles à la Commission pour élaborer une proposition législative prévue pour la fin de cette année. En attendant, on espère que la technologie LFR sera améliorée afin de devenir plus fiable.
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