Actuel / Ukraine: les erreurs qui aveuglent les Européens
Nous poursuivons ici l’examen des erreurs de jugement des Européens à propos de la guerre en Ukraine commencé dans notre édition du 28 février. Un fourvoiement et des stéréotypes antirusses qui les empêchent de s’engager en faveur d’une paix négociée sous prétexte de ne pas «céder à Poutine». Tant qu’ils n’accepteront pas de regarder la réalité en face, les Européens resteront condamnés à regarder passer le ballon…
Seconde partie − 11 à 20
Après le clash survenu à la Maison Blanche entre Trump et Zelenski vendredi dernier, les événements se sont précipités. Les Européens ont fait corps avec Zelenski contre Trump, multipliant les sommets et promettant de se réarmer, tandis que les Américains menaçaient de couper les livraisons d’armes à l’Ukraine et obligeaient Zelenski à revenir en arrière. Résultat: beaucoup d’agitation mais peu de résultats.
11/L'armée russe ne vaut rien, la Russie perd la guerre et l'Ukraine va la gagner. FAUX!
Depuis le retrait de l'armée russe du nord de l'Ukraine le 30 mars 2022, la messe est dite: l'armée russe ne vaut rien, ses soldats sont démotivés et ses équipements dépassés, son commandement est incapable. Et de montrer des Russes en train de courir après des frigos afin de s'emparer des précieuses puces qui manqueraient tant à leurs missiles et à leurs munitions guidées. Et d'annoncer à grands fracas que les Russes sont tantôt à court de tanks, de canons, de drones, d'hélicoptères et même de soldats.
Le repli plus ou moins forcé des territoires du nord-est ukrainien entre Kharkiv et la république de Lougansk en octobre 2022 a conforté le mantra. Pendant deux ans, le mantra d’une défaite russe inéluctable a été clamé sur tous les tons par les experts autoproclamés du conflit ukrainien.
Jusqu’à ce que l'échec de la contre-offensive ukrainienne, tant vantée, tant espérée, soit consommé à l'automne 2023. Après cette déconvenue, les communiqués de victoire se sont faits plus rares, jusqu'à disparaître totalement des écrans et des unes de journaux. Le ton martial est reparti de plus belle en été 2024 avec l’offensive de Soudja, en Russie. A nouveau, on allait voir ce qu’on allait voir! Six mois plus tard, les Ukrainiens avaient reperdu les deux tiers du territoire conquis, tandis qu’ils reculaient sur l’ensemble du front.
Le ton est désormais plus sobre. On se contente de multiplier les reportages apitoyés sur les souffrances endurées par les soldats ukrainiens sur le front et les difficultés des civils à l'arrière. La propagande a changé de registre: le temps est désormais à la compassion, à l'affliction, à la solidarité avec les victimes, à la célébration du courage des femmes et des vieillards et aux témoignages patriotiques des blessés prêts à repartir au combat.
A moins que la livraison des nouvelles armes, des F-16 et des Mirage 2000, en attendant les missiles Taurus, ne fasse à nouveau changer le refrain?
Chantez tant que vous voulez, peu nous importent vos chansons tant que nous avançons, semblent répondre les Russes, qui attendent sans se presser de voir les cartes que les Américains mettront sur la table au moment où les négociations sérieuses commenceront.
12/L'économie russe va s'effondrer. TOUT FAUX!
L’ex-ministre français de l'économie Bruno Lemaire a désormais tout son temps pour méditer sa fameuse phrase du 1er mars 2022: «Nous allons provoquer l'effondrement de l'économie russe» grâce à nos sanctions d'une ampleur inédite dans l'histoire. Et en effet, Américains et Européens ont adopté le plus vaste et le plus sévère train de sanctions de l'histoire en bloquant 300 milliards d'actifs russes dans les banques occidentales et l'accès au système de paiement Swift, ce qui aurait dû immédiatement entraver l'ensemble du commerce et du trafic des paiements russes. Mais c'était compter sans la résilience de l'économie russe, beaucoup plus forte que ce que deux décennies de préjugés et de désinformation avaient laissé penser.
Aujourd’hui, bien que les Etats-Unis y aient renoncé, l'Union européenne a annoncé son seizième paquet de sanctions inefficaces contre la Russie, alors qu’en 2024, la croissance économique globale de celle-ci était sept fois supérieure à celle de l'Union européenne (4,1 % contre + 0,8%) selon le journal belge L’Echo. Les pronostics, selon le FMI, sont les mêmes pour 2025, en dépit des 15 000 sanctions antirusses. Loin de s’écrouler, l’économie russe progresse si bien qu’elle est même en surchauffe. Pendant la crise, elle s’est même offert le luxe de dépasser le Japon et l’Allemagne qui régressent fortement, si bien qu’en termes de parité de pouvoir d’achat, elle est la quatrième économie mondiale derrière la Chine, les Etats-Unis et l’Inde.
Persévérant dans l’insuccès, l'Europe vient de proscrire les importations de gaz liquéfié et a confisqué les intérêts des biens séquestrés (1,5 milliard de dollars) pour les reverser au programme d'armement ukrainien, en violant délibérément le droit de propriété et le droit international puisque ces sanctions n'ont pas été adoptées par les Nations Unies. Centrés sur leur nombril, les Européens refusent de voir que la majorité des pays du monde n’ont pas pris de sanctions contre la Russie…
Quant à la Suisse, qui avait juré de n'appliquer que les sanctions approuvées par l'ONU en adhérant à l'organisation en 2002, elle a suivi sans broncher, violant à la fois sa neutralité et sa longue tradition de bons offices.
Pourquoi renoncer à une politique aussi désastreuse, en effet?
13/Le régime de Poutine va s'écrouler. ON ATTEND TOUJOURS!
C'est imminent, le régime de Poutine va s'écrouler! Au printemps 2022, c'était une question d'heures. En été 2023, au moment de la révolte de Prigogine, c’était une question de jours. Aujourd’hui, comme dans le désert des Tartares, on attend toujours.
Les soldats russes seraient mécontents et se rebelleraient contre leurs officiers incompétents, les mères de soldats protesteraient, les oligarques fâchés d'avoir perdu leurs yachts renverseraient le président, le peuple affamé par les sanctions allait lui couper la tête, les milices de Wagner allaient s'emparer de Moscou, la contre-offensive ukrainienne s’emparerait du Kremlin à l'automne, les provinces étaient prêtes à faire sécession, la Chine, l'Inde et le Sud global envisageaient de lâcher Moscou. Bref, il fallait être fou pour miser un kopeck sur la tête de Vladimir Poutine.
Par charité, on taira le nom des centaines d'éditorialistes qui ont pronostiqué la chute du «Maître du Kremlin» tandis qu'un publiciste habile et aussitôt monté en épingle prétendait révéler les manœuvres du mystérieux «Mage du Kremlin» qui était censé tirer les ficelles en coulisses.
Résultat: deux ans après le début de la guerre, Poutine était réélu à la tête de l'Etat avec 87,28 % des voix tandis que ses adversaires les plus fanatiques, à commencer par les Britanniques Boris Johnson et Rishi Sunak, les démocrates américains Joe Biden et Kamala Harris, l'Allemand Olaf Scholz, et même le président français Emmanuel Macron après les élections ratées de juillet 2024, mordaient la poussière.
14/Poutine est isolé (FAUX) et la communauté internationale est contre la Russie (A DEMI VRAI).
Très vite, l’alliance atlantique s'est mobilisée pour sonner le tocsin antirusse et rameuter la «communauté internationale» derrière elle. Le 28 février 2022 déjà, le procureur de la Cour pénale internationale, avec une célérité inédite, ouvrait une enquête pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. En mars 2023, elle inculpait Vladimir Poutine de crime contre l’humanité. Il lui a fallu beaucoup plus de temps pour se réveiller face aux crimes israéliens à Gaza. Et on attend toujours sa réaction face aux crimes de guerre commis lors de l'invasion américaine en Irak en 2003. Le monde a brusquement pris conscience que ce qu’on appelait la «communauté internationale» n’était que le club des pays occidentaux et que le «multilatéralisme» n’était que le cache-sexe d’un unilatéralisme éhonté.
Le 2 mars 2022, l'Assemblée générale adoptait une résolution déplorant «l'agression» russe par 141 voix contre 5 et 35 abstentions. Le 24 mars, une résolution demandant l'arrêt immédiat des hostilités suivait avec 140 voix contre 5 et 38 abstentions. En octobre, une troisième fut votée avec les mêmes scores. Puis la tendance s'infléchit. En novembre 2022, il n'y avait plus que 94 pays pour soutenir la quatrième, contre 14 oppositions et 73 abstentions. La dernière en date, celle du 24 février 2025, n’était plus votée que par 93 pays contre 18 oppositions (dont les Etats-Unis!) et 65 abstentions, le camp du non regroupant l’immense majorité de la population mondiale.
C'est qu'entretemps, le Sud global s'est réveillé, enhardi par le fait qu'un membre permanent du Conseil de sécurité, la Russie, ait osé défier l'hégémonie occidentale par les armes. Trois quarts de la population mondiale se méfie désormais de l'Occident. Les pays du Sahel se sont révoltés contre la tutelle coloniale française et ont bouté la France hors de la région, avec l'aide de la Russie. La Chine a tenu bon. L’Inde et le Brésil refusent de s’aligner sur l’Ouest. La Hongrie, les Emirats, l'Arabie saoudite et la Turquie ont basculé dans le camp des neutres ou des équilibristes, comme on voudra. La Russie a réorienté la quasi-totalité de son commerce en direction de la Chine, de l’Inde et du Sud, avides de pétrole, de gaz, d'engrais et de blé bon marché.
Les pays des BRICS se sont non seulement abstenus de critiquer la Russie mais ils ont violemment critiqué Israël, porte-avions surarmé de l'Occident au Moyen-Orient. Et ils ont admis six nouveaux membres tandis qu'une vingtaine d'autres se bousculent au portillon en vue d'y adhérer. Pendant ce temps, le G7 restait accroché à ses sept membres, incapable de se réformer et de prendre acte que le monde était en train de basculer et qu'un nouvel ordre mondial, multipolaire et bigarré, était en train d'émerger. Le rules based order, l'ordre mondial basé sur les règles définies par les démocrates américains et leurs alliés semble vivre ses dernières heures.
La Russie isolée? Depuis que les Etats-Unis ont changé de camp, il n’y a plus que les Européens à le croire…
15/La morale est de notre côté. FAUX!
La guerre en Ukraine, c’est le combat du Bien contre le Mal, du Bon Ukrainien contre le Méchant Russe. La caricature de l’ours russe agressif, du Moscovite avec le couteau entre les dents a été recyclée avec succès dans le langage européen et reprise à l’envi, jusqu’à la nausée.
Mais la riposte insensée des Israéliens contre les civils palestiniens de Gaza après l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a renversé les fronts et remis les pendules à l'heure. Pour la majorité mondiale, «l'agresseur» a désormais changé de camp.
La sympathie légitime pour les Ukrainiens en 2022 a cédé la place à l’indifférence et à la colère de la majorité de opinions publiques mondiales quand elles ont constaté l’indifférence devant la souffrance des 50 000 Palestiniens tués par l’armée israélienne, et les quelque 20 000 enfants massacrés. Idem pour les centaines de milliers de femmes et d’enfants tués dans l’est du Congo par des milices proches du gouvernement rwandais soutenu par l’Occident. Ce cynisme a écœuré l’ensemble des pays du Sud, d’Amérique latine et d’Asie. La fiction selon laquelle seuls les Russes commettraient des crimes contre l’humanité alors que Tsahal serait l’armée la plus morale du monde ne prend plus. L’alignement sans condition de l’Europe derrière Israël au mépris du respect de la vie humaine tant vanté en Ukraine apparait comme une vaste hypocrisie.
De même quand l’Europe refuse unanimement de voter en faveur d’une résolution condamnant le nazisme, pourtant soutenue par une majorité de 140 pays sur 193, elle perd toute crédibilité morale. Sa volonté affichée de vouloir créer un tribunal spécial pour juger le crime d’agression de Vladimir Poutine alors qu’elle ignore les agressions de ses protégés ne va pas améliorer les choses.
16/Les Russes ont détruit le gazoduc Nordstream. FAUX!
Le 26 septembre 2022, trois des quatre tubes des gazoducs Nordstream I et II explosent dans la mer Baltique, près de l'île danoise de Bornholm. Le lendemain, la Suède et le Danemark ouvrent une enquête. La presse se déchaine, accusant immédiatement la Russie d'être à l'origine des explosions qui ont détruit les gazoducs. Pendant des semaines, cette thèse absurde – pourquoi les Russes détruiraient-ils leurs propres gazoducs qu'ils ont eu tant de difficultés à achever à cause des obstacles mis sur leur route, qui leur ont coûté dix milliards d'euros et qui assurent le transit de leur gaz vers l'Allemagne – sera diffusée sur tous les tons par les experts de tous poils mais de stricte obédience atlantiste qui emplissent les plateaux télé et les médias mainstream.
Jusqu'à ce que, début 2023, les Allemands annoncent qu'ils n'ont trouvé aucune preuve d'une implication russe; que le journaliste d'investigation et Prix Pulitzer américain Seymour Hersh (auteur des révélations sur le crime de guerre de My Lai au Vietnam en 1968) publie une enquête impliquant les Etats-Unis et que, pour détourner les soupçons, le New York Times lance, début mars 2023, la thèse farfelue impliquant la participation de nageurs ukrainiens embarqués à bord d'un voilier de plaisance parti de Rostock. A partir de là, l'ensemble des médias et des services d'espionnage occidentaux multiplient les déclarations dans ce sens tout en ressuscitant la version d'une attaque russe car on aurait découvert (six mois après l'événement!) que des navires de guerre russes auraient traversé le détroit dans les jours précédant les explosions.
Vingt mois plus tard, les enquêtes ont été abandonnées, les enquêteurs russes se sont vus empêchés d'accéder aux lieus et de participer à l'enquête internationale, la notice Wikipédia a été expurgée des éléments les plus dérangeants. Les thèses les plus contradictoires peuvent donc continuer à circuler en toute quiétude afin d'empêcher la vérité d'émerger.
Ou quand l'invraisemblance le dispute à l'absurde!
Qu'à cela ne tienne puisque depuis lors les Etats-Unis vendent leur gaz à prix fort aux Européens et que l'Allemagne est définitivement coupée de ses approvisionnements russes.
17/les Russes bombardent la centrale de Zaporijia. FAUX!
L'armée russe a occupé le territoire de la centrale nucléaire de Zaporijia, la plus puissante d'Europe, dès le 2 mars 2022. Une garnison y a été installée pour empêcher sa reconquête par l'Ukraine tandis qu'une partie du personnel ukrainien a continué à la faire fonctionner jusqu'à la mise en arrêt du dernier réacteur en 2023. Depuis trois ans, la centrale fait l'objet de bombardements réguliers malgré les risques évidents et les visites régulières des responsables de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Rien n'y fait: ce sont les Russes qui bombarderaient la centrale et leurs propres troupes! L'AIEA n'a rien trouvé à redire à cette infox et son directeur, l'Argentin Rafael Grossi, n'a jamais osé démentir la propagande.
Nordstream et la centrale de Zaporijia montrent l'ampleur des fake news et de la propagande qui circulent dans les médias occidentaux depuis le début de la guerre. Le journaliste d'investigation belge Michel Collon et le collectif Test media International ont publié un livre passionnant sur les 50 exemples de désinformation en Ukraine. Concernant le Théâtre de Marioupol, par exemple, on ne sait toujours pas exactement ce qui s'est passé. Mais le fait que les médias occidentaux et ukrainiens annonçaient zéro mort le lendemain de son écroulement, 300 morts une semaine après et 600 quinze jours plus tard, avant de redescendre à 12 selon le communiqué d'Amnesty International daté du 30 juin 2022, ne milite pas en faveur de la thèse du bain de sang.
Quant à Boutcha, malgré les enquêtes menées par toutes sortes de commissions internationales depuis trois ans, on n'en sait toujours pas plus. La liste des noms des victimes réclamée par les Russes n'a toujours pas été publiée. Comme pour le crash de l'avion MH 17 dans le Donbass en été 2014, on n'est toujours pas plus éclairé dix ans après les faits. Le jugement du tribunal hollandais n'a apporté aucune preuve d'une implication russe tout en condamnant par contumace trois suspects (russes bien sûr) qu'il n'a jamais vus tandis que les Américains ont constamment refusé de fournir les observations satellites enregistrées le jour de la catastrophe…
18/Nos armes magiques et nos milliards vont sauver l'Ukraine. RIEN DE MOINS SÛR!
On terminera ce petit tour d’horizon de la contre-vérité avec trois dernières affirmations trompeuses. Depuis le début du conflit, l’Occident arme l’Ukraine en lui promettant des armes qui devaient changer le sort de la bataille, des game changers comme on dit dans le jargon. Chars d’assaut Leopard, missiles Himars et Storm Shadow, drones de combat, avions F-16, etc. Résultat: zéro! Les Russes continuent d’avancer lentement mais sûrement. Toutes les lignes rouges ont été franchies et continueront à être franchies. Si les négociations échouent, ce qui pourrait bien arriver dans la mesure où les Etats-Unis n’obtiendront pas ce qu’ils veulent, à savoir détacher la Russie de la Chine, et où ils pourront continuer à livrer des armements à Kiev avec la certitude d’être remboursés, grâce à l’accord sur les minerais ukrainiens. A ce stade, les chances de parvenir à un cessez-le-feu et celles que la guerre reparte de plus belle s’équilibrent. Dans tous les cas, l’Ukraine risque d’être la principale perdante.
19/Nous respectons le droit international et la démocratie. TRÈS DISCUTABLE!
Variante du mensonge No 15. L’Occident a violé le droit international en 1999 en bombardant la Serbie, en 2003 en envahissant l’Irak, en 2011 en bombardant la Libye. Il a soutenu l’atroce guerre d’Israël en Palestine, qui est une violation crasse du droit humanitaire. Il a avalisé l’annexion illégale du Golan et celle, rampante, de la Cisjordanie. Il a détaché le Kosovo de la Serbie tout en contestant le droit de la Russie à faire de même avec la Crimée et le Donbass.
Concernant la démocratie, il n’a cessé de provoquer des révolutions orange pour renverser les régimes qui ne lui convenaient pas un peu partout dans le monde, le dernier exemple étant celui de la Roumanie. Et chez lui, il n’hésite pas à pratiquer la censure des médias, à contester le résultat des urnes – comme en 2017 en lançant les fausses accusations du Russiagate après la première élection de Trump –, à maintenir des législations liberticides telles que le Patriot Act, à réprimer sévèrement la contestation comme celle des Gilets jaunes en 2018, à persécuter les lanceurs d’alerte comme Julian Assange et Edward Snowden.
20/la Suisse n'a pas bradé sa neutralité. AH BON?
Revenons en Suisse pour la fin. A entendre l’establishment suisse, le pays n’aurait pas sacrifié sa neutralité en cédant aux pressions euro-américaines, en adoptant des sanctions unilatérales contre la Russie et en prenant de facto parti pour le gouvernement israélien et contre les Palestiniens. Et cela sans parler du rapprochement avec l’OTAN, qui devient difficile à cacher tant il apparait évident. Tout est question d’interprétation, prétend-on à Berne.
C’est vrai que la neutralité est une notion élastique. Mais le problème est que la neutralité ne dépend pas seulement de ce que nous, Suisses, décidons d’en faire mais surtout du regard des autres. Les Russes, qui étaient très attachés à la Suisse et avaient toujours défendu la place de Genève, se sont sentis trahis par la décision du Conseil fédéral. La conférence du Bürgenstock a encore aggravé le fossé. Quand les Russes, mais aussi le président Biden, et dans leur sillage l’ensemble des pays du Sud global, constatent avec amertume ou avec satisfaction que la Suisse n’est plus neutre, c’est qu’elle n’est plus vraiment neutre. Et ça, c’est un problème pour notre crédibilité, pour notre tradition de bons offices, pour notre sécurité si les tensions internationales devaient s’envenimer…
Le meilleur antidote à la guerre n’est pas la paix, mais la vérité. Il est bon de s’en souvenir.
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
1 Commentaire
@Christophe Mottiez 07.03.2025 | 10h20
«"peu nous importent vos chansons tant que nous avançons, semblent répondre les russes":
si le régime russe poursuit coûte que coûte sa guerre coloniale contre l'ukraine, les centaines de milliers d'hommes qu'il envoie à la mort, la plupart des non-russes ethniques, ne chantent pas l'avancée russe en ukraine.
les sanctions occidentales servent avant tout à affaiblir l'industrie de l'armement russe.
la confiscation illicite des intérêts des avoirs russes bloqués en europe répond à l'invasion illicite de l'ukraine par la russie.
"les européens refusent de voir que la majorité des pays du monde n’ont pas pris de sanctions contre la russie":
parce que l'agression russe est un problème européen qui ne les concerne pas vraiment; par contre, la majorité des pays du monde ont voté pour une résolution de l'onu exigeant le retrait des forces russes de l’ukraine.
le régime kéguébiste (kgb) ne s'est pas écroulé, et ce principalement pour deux raisons:
-les occidentaux n'ont jamais donné les moyens aux ukrainiens de gagner la guerre, car ils ont peur (ogives nucléaires) du chaos qui résulterait en russie de l'écroulement du régime
-le peuple, dans l'empire russe, vit dans une désinformation et dans une terreur qui empêchent toute révolte
"deux ans après le début de la guerre, poutine était réélu à la tête de l'état avec 87,28 %":
un résultat fictif qu'on ne trouve que dans les dictatures.
l'invasion états-unienne de l'irak en 2003 était criminelle.
vladimir poutine et benyamin netanyahou sont des criminels contre l'humanité.
les sionistes juifs et chrétiens ont vraisemblablement tué plus de 150'000 civils palestiniens dans la bande de gaza.
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