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Actuel / Pan sur les doigts de la Commission européenne


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Etonnamment, le rapport que la Cour des comptes européenne vient de déposer a peu retenu l’attention. Il est pourtant accablant. Entre 2021 et 2023, la Commission a versé 7,4 milliards d’euros à des ONG de diverses natures en toute opacité. A l’image de ce que faisait l’USAID avant le coup de balai de l’administration Trump.



Constat: il n’existe à Bruxelles aucun système centralisé et fiable permettant de tracer précisément l’utilisation des subventions et leurs bénéficiaires. Certains d’entre eux ne remplissaient pas les critères d’une ONG, comme des instituts de recherche composés uniquement de représentants gouvernementaux ou des structures à but commercial. Cet argent servait aussi à entretenir le lobbying auprès du Parlement pour faire passer certaines orientations voulues par la Commission. Celle-ci, sous le feu des critiques, a restreint cette activité dès 2024. En réponse à ce rapport qu’elle ne met pas en cause, elle s’engage désormais à revoir fondamentalement la gestion de ces aides aux ONG. Mais la lumière n’est pas encore faite. La Cour des comptes a pris acte des chiffres mais n’est pas parvenue à établir l’usage de ces ressources, ni à définir précisément tous les bénéficiaires, au nombre d’environ 12 000. Sur les 4000 identifiés, 30 d’entre eux ont reçu 40% du gâteau. Mais leurs noms ne sont pas publiés… faute de transparence des données, expliquent les juges de cette comptabilité flottante. 

Le parlement européen aurait besoin d’un sérieux coup de balai

On pense ce que l’on veut du jugement qui a mis Marine Le Pen hors course. Mais si l’on songe qu’elle a été condamnée pour avoir utilisé les salaires des assistants parlementaires européens à des fins de politique intérieure, on se demande quelle peine mériteraient les hauts fonctionnaires bruxellois si généreux en toute «opacité». Le terme est celui des juges.

Pour ce qui est de la gestion générale des fonds, la Cour relève un fonctionnement plutôt correct, mais avec un «taux d’erreurs» trop élevé et des cas de double financement. Elle insiste sur l’impérieuse nécessité de contrôles plus sérieux. Il faut dire que les Etats, également responsables de l’utilisation de ces financements, semblent s’être aussi parfois entremêlés les pinceaux.

C’est dire si l’UE a besoin d’un sérieux coup de balai! Imaginons que le Conseil fédéral paie secrètement des officines de communication pour influencer tel ou tel vote du Parlement. Ce serait le tollé. Or bizarrement, pour l’heure, on ne note aucune intention de faire le ménage dans celui de Strasbourg-Bruxelles. La toute-puissante présidente de la Commission préfère y tenir des discours bellicistes enflammés. 

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