A vif / Un crime en paravent face à d’autres
Les crimes de Bachar al-Assad dont nous ont abreuvés les médias ont permis de détourner l’attention de la situation à Gaza et au Liban où Israël continuer de massacrer des innocents et à violer le droit humanitaire en toute tranquillité.
Nous avons été submergés de révélations sur les horreurs, connues en fait depuis longtemps, commises par le régime du dictateur al-Assad. En réponse le plus souvent à celles, guère évoquées, des groupes islamistes qui ont mis la Syrie à feu et à sang. Ceux-là même dont est issu le nouveau maître, touché soudain par la grâce occidentale.
Ce focus sur la Syrie réjouit particulièrement une puissance de la région. Il détourne l’attention d’autres réalités. Un paravent bienvenu! Israël continue, jour après jour, nuit après nuit, à bombarder Gaza, à déplacer une population épuisée ici et là. Sans aucun refuge sûr. Une façon inédite de martyriser sinon d’anéantir deux millions de personnes déclarées indésirables. Le pape se sent bien seul lorsqu’il dénonce une telle «cruauté», lorsqu’il évoque ces enfants tués ou mutilés par milliers.
Dans leur fureur belliqueuse, Netanyahou et sa bande d’extrémistes continuent de soutenir, armes en mains, les colonisateurs de la Cisjordanie. Rêvant ouvertement d’en chasser les habitants vers la Jordanie, déjà surchargée de réfugiés. Les arrestations arbitraires se multiplient partout en Palestine occupée. Des détentions sans jugement, de durée indéterminée, dans des prisons dont le journal israélien Haaretz a révélé les conditions épouvantables.
Au Liban l’occupation d’une partie du territoire se prolonge. Les tirs aussi. Ce n’est plus seulement le Hezbollah, à bout de souffle, qui est visé, chaque Libanais sait qu’il peut devenir une cible, par malchance ou du fait d’un voisinage suspect.
Et voilà que la même armée se vante d’avoir détruit, par des centaines de bombardements, tout l’appareil militaire de l’Etat syrien. Là aussi tout le pays est dans le viseur potentiel. Avec l’approbation des USA et de leurs alliés et même de la Turquie si active sur ce théâtre.
Prochaine étape l’Iran? Pas sûr que cela plairait au grand protecteur américain à venir. Les mollahs se tiennent plutôt à carreau. Même si leurs «proxies» yéménites tirent quelques missiles sur Israël, sans conséquences militaires.
Rien ne paraît devoir arrêter la fuite en avant de l’Etat juif, expansionniste tous horizons. Ce qui ne fait broncher quasiment personne en Occident. Les violations si évidentes du droit humanitaire, du droit international? On ferme les yeux. La tragédie sur le terrain se double d’une débâcle morale et politique des pays démocratiques, européens en particulier, ces grands donneurs de leçons sur d’autres terrains.
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
3 Commentaires
@Alain Bron 30.12.2024 | 13h26
«Je n'ai aucune idée de la situation réelle actuelle et passée en Syrie.
Par contre, on nous sert le même récit à chaque chute d'un régime indésirable : robinetteries en or, caves de tortures, fosses communes et bourreaux essayant de passer pour les victimes du régime, tout en nous présentant les nouveaux dirigeants comme présentables.
Une partie de la vérité est probablement quelque part la dedans.»
@marcello 10.01.2025 | 10h47
«Quels sont les objectifs non-avoués d'Israel ? Nettoyer la bande de Gaza pour en faire une zone touristique ?
Si Israel va continuer de taper sur tout ce qui bouge autours de lui, la Russie et l'Iran ne vont ils pas s'unir pour donner quelques claques à cet état qui ne respecte plus rien ?»
@von 17.01.2025 | 19h15
«L'Humanité continue sa marche insensée vers son autodestruction. Selon la Bible, l'Homme a été créé à l'image de Dieu. Eh bien, franchement, il n'est pas génial cet homme-là! Il passe son temps à tuer, à torturer, à exploiter ses semblables et à inventer des armes de plus en plus puissantes. Un jour, c'est sûr, il s'autodétruira, on en voit déjà les prémices avec le dérèglement climatique.
On pourrait imaginer que l'évolution de l'Humanité fasse lentement passer l'Homme de l'état d'animal à celui d'Homme bon. Après-tout il est bien capable d'aller sur la Lune, d'inventer le smartphone, la Tesla, de composer des musiques sublimes, de comprendre la physique quantique. Pourquoi ne serait-il pas capable de comprendre que s'il ne sort pas de la spirale de violence dans laquelle il survit depuis la nuit des temps, son intelligence le mènera inéluctablement à sa propre destruction ?
On en a la parfaite illustration en Palestine. Un peuple, Israël, tente depuis 1948 de bouter hors de son territoire un autre peuple, les Palestiniens. Plus ces derniers résistent, plus les agresseurs frappent fort. A Gaza, ils en sont maintenant à tirer sur tout ce qui bouge, hommes, femmes, enfants et vieillards sans voir la souffrance qu'ils infligent à leurs victimes. Eux aussi souffriraient si on tuait leurs enfants, leurs parents, leurs frères et leurs soeurs. On l'a bien vu le 7 octobre et l'hystérie collective qui en a résulté en Israël.
En fait, les Juifs d'Israël ne voient pas que leurs ennemis jurés, les Palestiniens, n'en peuvent plus de cette guerre et qu'ils n'aspirent plus qu'à une chose: vivre paisiblement sur les territoires qu'ils possèdent encore. Si Israël leur proposait son amitié, ils l'accepteraient séance tenante et la guerre prendrait fin. Tout le Proche-Orient serait transformé en une zone économique incroyablement prospère grâce au leadership israélien associé aux traditions arabes.
Mais pour cela, il faut que la population israélienne réalise que sa fuite en avant dans le violence ne la mènera qu'à sa propre destruction. Un jour, ses ennemis seront devenus tellement nombreux que rien ne pourra les arrêter. Ce sera alors la fin terrible d'Israël. Probablement aussi de la diaspora juive, qui est montrée du doigt partout dans le monde à cause des injustices que leur coreligionnaires commettent en Palestine.
Les Juifs d'Israël doivent donc décider unilatéralement de faire la paix avec leurs voisins et de les laisser vivre sans vouloir s'approprier de leurs terres. Alors seulement ce peuple "élu de Dieu" pourra vivre paisiblement et sans peur du lendemain.
"La paix est le seul horizon possible. Sinon nos petits enfants connaîtront des malheurs terribles en Israël" (Ytzhak Rabin, ancien premier ministre israélien assassiné par un extrémiste juif)
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