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A vif / Les couleurs européennes brandies en Pologne


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Nous parlions l’autre jour de la loi scélérate adoptée par le gouvernement et le Parlement polonais sur la chasse rétrospective de tout propos qui aurait convenu à la Russie. Quel plaisir dès lors de voir, quatre jours après, une foule immense envahir Varsovie, un demi-million de personnes opposées au pouvoir du parti PiS. Une opposition menée par la «Plateforme civique» de Donald Tusk (centre-droit), rejointe par plusieurs formations.



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Cela n’annonce pas forcément que les cartes sont rebattues en vue des élections de cet automne, mais les ultra-conservateurs ont du souci à se faire. D’autant plus qu’ils sont talonnés sur leur droite par une formation fascisante, composée surtout de jeunes durs, qui réunirait 10 à 12% des voix selon les sondages.

Il y avait de quoi se réjouir au vu de cette manifestation géante: le drapeau européen était brandi par tous. Parfois mêlé à celui de la Pologne. Comme une démonstration: on peut être attaché à sa patrie et applaudir la maison commune du vieux continent. Pourtant les Polonais ne sont pas naïfs. Ils savent tout ce qu’ils doivent aux aides de l’UE depuis la fin du communisme mais ils connaissent bien aussi les faiblesses de la machine bruxelloise. Une bureaucratie qui se mêle à la leur propre. Mais ils ne tombent pas dans la facilité des europhobes de tout poil qui se font entendre à l’ouest, en France notamment: mettre sur le compte de «l’Europe» tout ce qui ne va pas chez eux. Même des gouvernements cèdent parfois à la tentation pour justifier leurs échecs.

Les Polonais – du moins une grande partie d’entre eux – ont compris que l’on ne juge pas le projet européen uniquement sur les comptes d’apothicaires mais sur les principes. A commencer par la liberté d’expression et la séparation des pouvoirs. Fondements menacés dans certains pays dits de l’est, mais en fait dans toute l’Union aussi. Et au-delà.

La fièvre nationaliste ne se serait donc pas emparée de toute l’Europe?

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