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Média indocile – nouvelle formule

A vif


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Cocorico! On aimerait se joindre aux clameurs admiratives qui ont accueilli le système d’intelligence artificielle des hautes écoles fédérales, à la barbe des géants américains et chinois. Mais voilà, ce site ouvert au public il y a peu est catastrophique. Chacun peut le tester. Vous vous amuserez beaucoup. Ou alors vous serez consternés.



Apertus (belle appellation) se prend les pieds dans les données et n’hésite pas à imaginer des infos hors de toute réalité! Vous découvrirez ainsi que le signataire de ces lignes a prétendument milité au sein de la «section romande» du PLR… Alors que je n’ai jamais adhéré à un parti et que je tiens dur comme fer à mon indépendance politique. Cette réputation en prend un coup avec cette contre-vérité. Agréable constat: l’IA me rajeunit de quelques années. Plus stupéfiant: je serais l’auteur d’un livre, «Les coulisses du pouvoir», paru en 2013, coécrit avec un certain Jean-Claude Kropf dont on ne trouve nulle part la trace. Deux jours plus tard, bingo, encore rajeuni! Et surgit une carrière professionnelle fantaisiste: j’aurais co-créé «le groupe du Matin» et «l’Agefi». Balivernes.

Darbellay à Genève et von der Leyen au Conseil fédéral! 

Demandez à ce machin de vous donner la composition des Conseils d’Etat romands. Actualisée en mars 2024. Ce sera l’éclat de rire. Le Valaisan Darbellay prend le pouvoir à Genève. Toutes sortes d’inconnus au bataillon surgissent dans les gouvernements. Le Conseil fédéral? Stupeur: Ursula von der Leyen est l’une des sept, à la tête du Département des finances! Nouvelles pirouettes le lendemain: le collège passe à huit membres, avec deux noms de personnalités marginales, signataires de manifestes pro-palestiniens. Là, on s’interroge. Sont-ce des caprices algorithmiques ou la main de joyeux farceurs qui font passer un discret message en riant? Si le jeu vous plaît, allez voir du côté des faits historiques. Les réponses seront épicées de détails farfelus. 

A quoi peut donc bien servir ce joujou!

Des critiques, fort prudentes, sur le sérieux du bateau sont apparues dans quelques médias. L’assistant professeur de l’EPFL, Antoine Bosselut, spécialiste du «natural language processing (NLP)», responsable du projet, explique que ce sont les failles du début, que tout rentrera dans l’ordre. Il insiste sur le fait que l’entreprise est modeste – juste une pincée de millions – et surtout qu’elle n’entend pas concurrencer ChatGPT et autres grandes enseignes de l’IA. Apertus, c’est autre chose. Mais quoi au juste?

En l’état, ce machin est simplement inutilisable pour des recherches sérieuses. Que l’EPFL se lance dans le registre du comique, pourquoi pas? Mais il faudrait annoncer la couleur. 

Notre demande d’explications sur l’imagination hallucinatoire du système n’a pas reçu de réponse. Un conseil cependant: débranchez au plus vite ce joujou. Histoire de sauver du ridicule ces admirables écoles.

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