Lu ailleurs

Ferry est de ceux, partisans d’une UE politiquement puissante, qui pensent exactement le contraire. Ils estiment que sa configuration actuelle, «un vaste espace économique libéral sans la moindre puissance politique», assorti d’une obsession anti-russe, n’est plus tenable. Il est urgent que les Européens défendent leurs propres valeurs et intérêts qui ne coïncident pas toujours avec ceux des Américains. Ils doivent s’affirmer, trouver leur place face au «Sud global», des trois quarts de l’humanité qui décrochent des Etats-Unis, de l’UE alignée, et d’Israël, vu comme «un dernier avatar de l’Occident colonisateur».

Mais pour cela, selon Ferry, il faut resserrer les rangs. Constituer une alliance plus étroite «entre pays fondateurs, ayant atteint à peu de choses près un même degré de développement économique, social et démocratique». France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Espagne, Portugal, Irlande, Autriche, Benelux… Ce cercle aurait vocation à s’ouvrir peu à peu. Mais tant que les autres pays n’auront pas compris qu’il «faut approfondir au lieu d’élargir», Ferry pense que «nous irons droit dans le mur». «Pour le plus grand bonheur de "nos amis" américains qui sous couvert de "transition énergétique" viennent en réalité de mettre en place une politique protectionniste anti-européenne, adossée, excusez du peu, à un plan à 360 millards de dollars.»

Bref, si on le comprend bien, faire table rase et reconstruire l’Union. Ambitieux programme.

A noter qu’en attendant, le président Macron envisage une Europe à géométrie variable. Avec son projet de Communauté politique européenne (CPE), composée des 27 Etats membres de l’UE et de 17 autres pays voisins, tels que l’Ukraine, le Royaume-Uni, la Turquie, la Suisse et les pays des Balkans, qui a tenu son troisième sommet à Grenade le 5 octobre.

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