Culture / Quel humanisme pour l’Occident au XXIème siècle?
«Histoire de l’humanisme en Occident», Abdennour Bidar, Editions Dunod, 347 pages.
Depuis ses origines biblique et antique jusqu’à la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948, l’Occident a placé l’être humain au centre de ses préoccupations. Sans avoir le monopole de l’humanisme, les penseurs, artistes et les grands acteurs de cette civilisation se sont transmis le flambeau de l’interrogation sur l’identité humaine, ainsi que la responsabilité de faire émerger une humanité plus humaine. Mais cette haute vision humaniste, robuste jusqu’au milieu du XIXème siècle, a aujourd’hui perdu de sa vigueur. La culture occidentale contemporaine est en effet parcourue d’idées pessimistes ou nihilistes donnant systématiquement de l’être humain une image sombre et dégradée. Le manque de confiance qu’incarne cette vision du monde justifie un contrôle toujours plus accru de l’homme (par l’Etat, la technique, le capital, etc.) afin de contenir les pulsions de mort qui seraient inhérentes à sa nature. C’est le constat que dresse le philosophe français Abdennour Bidar dans son Histoire de l’humanisme en Occident.
Au XXème siècle, la Déclaration universelle des droits de l’homme a officialisé l’égalité en droit et en dignité de tous les êtres humains sur la planète. Mais cette déclaration n’en reste pas moins incomplète. Il lui manque une véritable assise humaniste capable de justifier son existence. Selon Bidar: «Les droits de l’homme sont l’expression suprême d’un humanisme moderne et contemporain qui propose seulement une universalité abstraite, au cœur de laquelle il manque une grande image de l’être humain, qui nous donnerait tout ce qui fait cruellement défaut aujourd’hui: la vision d’un sens supérieur de la vie humaine, partageable par tous les hommes de la terre parce qu’enraciné dans chacune des grandes traditions spirituelles et philosophiques de l’humanité.»
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