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Culture

Culture / Une peur viscérale de la finitude

Martin Bernard

15 février 2023

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«L’existence écologique», Christian Arnsperger, Editions du Seuil, 383 pages.



Moins connu du grand public que son collègue Dominique Bourg, Christian Arnsperger est pourtant une référence dans le milieu «décroissantiste». Economiste de formation, il est actuellement professeur à l’Université de Lausanne. Après avoir avancé l’idée d’une société «permacirculaire» comme nouvel imaginaire culturel et social (PUF, 2017), il vient de publier un nouvel ouvrage dans lequel il appelle de ses vœux une mutation humaine et spirituelle pour faire face aux défis écologiques et civilisationnels actuels. «Dans notre système actuel, le fonctionnement de l’économie est organisé de telle sorte qu’une majorité d’entre nous restent aliénés», écrit-il. Aliénation à l’idéologie d’une croissance économique infinie, impossible dans un monde fini, mais aussi à une vision du monde réduisant l’être humain à un automate fruste, consommateur aveugle, incapable d’adopter un point de vue critique sur l’économie. Derrière l’idéologie «croissantiste» en économie se cache, selon Arnsperger, une peur viscérale de la finitude de notre existence, c’est-à-dire de la mort. Cette crise existentielle profonde pourrait être dépassée, à condition de redonner un sens transcendant à l’existence humaine, en phase avec les rythmes du vivant, qui deviendrait alors une «existence écologique post-capitaliste». 

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