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Culture

Culture / Entre lyrisme et cabotinage il y a de l’inspiration

Patrick Morier-Genoud

9 décembre 2022

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«Live à Paris, Palais d’argile Tour 2022», Feu ! Chatterton, 2 CD, Virgin Records.



Baptiser un quintet poprock parisien du nom d’un poète anglais mort par suicide à 17 ans, cela dénote d’une intention. En 2012, leur premier titre, Mort dans la pinède, donne le ton, et rappelle quelque chose à celles et ceux qui ont lu Les Pianos mécaniques d’Henri-François Rey − paru en 1962. Plutôt littéraire, Arthur Taboul, qui écrit les chansons et les chante, arbore une fine moustache, s’habille classiquement − costume et cravate, cabotine sur scène, chante parfois de manière grandiloquente. Ça donne un style au groupe. Certains des musiciens composent aussi des musiques de film ou de théâtre, l’un d’eux est également physicien et neuroscientifique. En 2021, Feu ! Chatterton sort son 6ème album, Palais d’argile. Après un an de tournée et un disque d’or, ils se produisent au Zénith de Paris en avril dernier et enregistrent le concert. Dans ce Live à Paris se trouvent tant des anciennes que des nouvelles chansons. Surtout, le groupe, Taboul en tête avec un lyrisme exacerbé, semble plus œuvrer à être disponible à l’inspiration qu’à la notoriété, cela sans oublier que «Il faut que l'on sache déchoir, se perdre, mieux vaut fermer les yeux» (Mort dans la pinède). Cela peut donner, par exemple, dans L’homme qui vient: «A tous les repas, il mangera du soleil, rien que du feu.» Une des bonnes surprises de l’album est la reprise de L’affiche rouge du poète stalinien Aragon. Là, on se rend compte que, finalement, Taboul est moins cabotin que Léo Ferré.    

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

1 Commentaire

@Chriscriss 09.12.2022 | 07h59

«Une découverte, j’adore! Merci »