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Culture

Culture / Une enquête par-delà bien et mal

Marie Céhère

21 octobre 2022

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«The Fall», Allan Cubitt, sur Netflix, 17 épisodes de 55min.



Une superintendante de police (Gillian Anderson, marmoréenne) hantée par des démons pas très clairs, des flics de Belfast en affaires avec la mafia, un chef de la police ancien alcoolique, une ville gangrénée par la pauvreté et la violence, et une enquête sur des meurtres de femmes qui piétine... L’intrigue principale de The Fall aurait pu partir dans tous les sens, couvrir non pas trois mais huit ou dix saisons sans que le spectateur ne s’en lasse pour autant. Au lieu d’un délayage souvent opportun dans les séries au scénario manquant de souffle, c’est à une concaténation du noir qu’on assiste. Et on se demande comment les protagonistes, confrontés à une série de meurtres effroyables, quasi parfaits et commis par un homme insaisissable, peuvent tenir le coup avec leurs seuls verres de whisky. On se demande aussi, épisode après épisode, comment nous-mêmes tenons le coup. Selon la vieille ficelle rendue célèbre par l’inspecteur Columbo, nous savons qui est le coupable. Un homme idéal qu’il est, au début, difficile de ne pas prendre en sympathie. Ensuite, c’est à sa traque et à ses subterfuges, machiavéliques jusqu’à l’ultime, que nous prenons part, le cœur battant. The Fall, «la Chute» littéralement, ne laisse pas de répit dans sa plongée réaliste vers le mal le plus pur dont sont capables hommes et femmes – toutes et tous.

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