Culture / Plaisirs solitaires et mondes imaginaires
«A pleines mains», Cadène, Safieddine et Thyss, Editions Dargaud, 160 pages.
Pablo, le héros de cette bande dessinée, mène une bien triste existence. Puceau, il tient un modeste sex-shop très peu fréquenté et cumule les dettes, ne trouvant du réconfort que lorsqu’il se retrouve seul dans l’arrière-boutique et qu’il se fait du bien en imaginant de folles cavalcades sexuelles avec Gudrun, sa partenaire imaginaire. Et puis il a une idée formidable: proposer des «salles de masturbation» personnalisées. Il s’agit de décors replongeant ses clients dans l’ambiance la plus propice à l’exploration de leurs fantasmes. Pour certains, c’est leur chambre d’adolescent, pour d’autres une salle de sport ou une voiture en panne… Le succès est au rendez-vous, Pablo gagne beaucoup d’argent, tout va bien. Jusqu’au jour où il rencontre Marcella, une blonde plantureuse et gourmande, sosie de Gudrun, sauf qu’elle, elle est bien réelle. Pablo va-t-il parvenir à passer du fantasme à la réalité? Le propos de cette sympathique BD dépasse largement le cadre de la masturbation sexuelle. Il aborde la question de la virtualité de nos vies et de nos actes dans un monde où la réalité a été remplacée par des décors, par des apparences. Sommes-nous encore capables de prendre nos vies à pleines mains?
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