Culture / Dérive à la Contrescarpe
«Un meurtre a été commis rue Malebranche», Judith Brouste, Editions Exils, 125 pages.
Judith Brouste est l’un des deux fondateurs de la fameuse maison d’édition Exils, où elle a publié notamment le Vivre et penser comme des porcs de Gilles Châtelet qui a rencontré le succès que l’on sait et le fameux Empire de Toni Negri. Dans Un meurtre a été commis rue Malebranche, elle raconte son arrivée à Paris depuis son Bordeaux natal, au mitan des années soixante et septante, ville où pour survivre, elle vend ses poèmes aux terrasses des bistrots, et y connait du côté de la Contrescarpe les dernières heures de la bohème parisienne. Chemin faisant, elle se souvient des coups répétés que lui donnaient son père, de l’échec de son mariage avec Gilles, un ancien du service d’ordre de la LCR, mouvement trotskiste, et elle nous offre une touchante et magistrale description de Jacques Lacan, avec lequel elle est en analyse: un filou à qui rien n’échappe et qui désamorce chaque parole par l’ironie. Elle évoque aussi brièvement Guy Debord qu’elle croise de temps en temps, les lettristes, la Méthode, la café fréquenté assidument par les futurs situationnistes, et dresse un portrait touchant de Pierre Soury, le mathématicien si féru de nœuds borroméens et partenaire à ce jeu de Lacan.
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