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Actuel / La dictature des statistiques


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Elie Hanna, gérant de Hanna Family Office


«Il y a trois sortes de mensonges: les petits mensonges, les gros mensonges et les statistiques». Graham McNeill

Quand ils sont à court d’arguments, et cela était souvent le cas ces derniers temps, les économistes des banques qui sont contraints de pondre des prévisions tous les trimestres, se tournent vers des statistiques salvatrices pour faire correspondre leurs attentes à ce qui s’était produit dans le passé, puisque l’économie est cyclique. Ils s’appuient sur les analyses graphiques pour prédire à quoi va ressembler le paysage économique des trimestres à venir.

Actuellement, à part une seule banque suisse privée cotée en bourse qui demeure optimiste, la majorité des économistes bancaires s’attendent à une récession, que nous finirons sans doute par avoir, tellement l’ambiance boursière de ces dernières séances a été pourrie par le pessimisme des pronostiqueurs.  Les consommateurs commencent à faire attention à la dépense et cela ne va pas arranger la situation.

L’idée dominante est qu’un cycle d’expansion économique dure au maximum dix ans, or nous sommes à la onzième année consécutive d’expansion depuis la dépression de 2008. Les quatre dernières récessions en Occident ont eu lieu en 1974, 1980-1982, 1993 et 2008. 

Quid de la «Trente glorieuse» (1945 - 1973) d’expansion continue de l’économie mondiale?  

Les économistes ont décidé, sans nous expliquer pourquoi, qu’il y a récession quand le PIB chute pendant au moins deux trimestres consécutifs. En Allemagne, même si 2019 finira en expansion du PIB par rapport à 2018 d’environ 0,5%, elle serait en récession, car le PIB a osé de se rétracter de 0,1% au deuxième trimestre 2019, et l’on anticipe que le troisième trimestre serait en baisse aussi.

Avec une baisse de 0,1% le journal Le Monde a écrit le 14 août 2019:

En zone euro, l’élève modèle de la dernière décennie fait désormais figure de boulet, faisant moins bien que l’Italie (0 %) et la France (+ 0,2 %) lors du trimestre écoulé.

Donc une variation ridicule du PIB à la hausse ou à la baisse fait passer une économie de 3 trillions par an de champion à boulet, cherchez l’erreur.

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