Lu ailleurs / «La crise la plus négligée au monde»
La partie anglophone du Cameroun est le théâtre d'un conflit armé entre le gouvernement et les séparatistes depuis fin 2017. Une ONG norvégienne a interpellé la communauté internationale afin de réclamer son implication pour mettre un terme à ce qu’elle estime être «la crise la plus négligée au monde», rapporte Actu Cameroun.
L’Ouest du Cameroun est en crise. Il y a deux ans, un groupe de séparatistes anglophones qui militent pour l’indépendance de leur région face au gouvernement francophone ont pris les armes. Depuis lors, environ 530'000 personnes ont dû quitter leur foyer et plus de 1850 personnes sont mortes, selon International Crisis Group, mais la communauté internationale tarde à réagir.
Cette inaction a récemment été dénoncée par l’ONG norvégienne Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC), qui fait référence au conflit comme à «la crise la plus négligée au monde».
«Nous devons en finir avec cette paralysie de la communauté internationale. Chaque jour que dure ce conflit, la rancœur se renforce et la région se rapproche dangereusement d’une guerre sans merci, a déclaré le secrétaire général de NRC. Tandis que la crise dans les régions anglophones du Cameroun se poursuit, la communauté internationale demeure passive.»
En mai, neuf ONG internationales ont reproché à l’ONU son inaction et elles ont été entendues puisqu’Antonio Guterres s’est exprimé à ce propos dans un rapport publié en juin: «Je suis profondément préoccupé par la détérioration persistante des conditions de sécurité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, a déclaré le secrétaire général des Nations Unies. La violence et les abus sont apparemment perpétrés tant par les forces gouvernementales que par les groupes armés.»
Afin de trouver une issue au conflit, Yaoundé a proposé aux séparatistes d’entamer un dialogue, mais s’oppose formellement à envisager une sécession. Leur leader, emprisonné dans la capitale depuis un mois, n’a pas écarté la possibilité de participer à des pourparlers en échange de sa libération ainsi que de celle de ses collaborateurs. Il souhaite également que les troupes gouvernementales se retirent des zones anglophones, ce à quoi Yaoundé est opposée. La situation semble donc bloquée.
Et pendant ce temps, Paul Biya, le président camerounais est arrivé à Genève où il compte séjourner dans un palace hors de prix, comme cela lui arrive régulièrement, alors que son peuple est dans la tourmente...
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
1 Commentaire
@Lagom 26.06.2019 | 17h45
«Je pense que ce n'est pas par hasard que la communauté internationale passe sous silence cette affaire, car aucun pays n'a intérêt à soutenir un fractionnement d'un territoire, une cessation, un morcellement, une division du territoire, car dans plusieurs pays surtout en Europe l'envie de certains de se séparer est grande. »