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# 22 novembre 2024

semaine n°47

Actuel

Mercosur: colère en France et sourire en Suisse

Jacques Pilet

Les paysans français furieux bloquent des routes. Et les partis de tous bords applaudissent. Jusqu’à Emmanuel Macron qui affirme que l’accord commercial entre l’Europe et plusieurs pays sud-américains est inacceptable. Etonnant quand on regarde de plus près. Devant le sprint final de cette négociation qui dure depuis 1999, la Suisse se frotte les mains. Car l’AELE (Association européenne de libre échange) dont elle fait partie, avec la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein, signera aussi l’accord. Jugé par ceux-ci très prometteur, à la différence de la France.

Il s’agit donc, si le texte passe les obstacles, d’abaisser réciproquement les droits de douane entre les pays européens et un groupe de cinq outre-Atlantique, le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay et la Bolivie. D’autres pourraient suivre, la Colombie, le Chili, le Pérou et l’Equateur. Ce qui met la France sens-dessus-dessous, c’est la viande brésilienne. Accusée, non sans quelques raisons d’ailleurs, de n’être pas conforme aux normes européennes (interdiction des hormones de croissance, et des antibiotiques notamment). A Brasilia on assure que les exportations seront dûment contrôlées. Pour l’exemple, l’envoi d’un container vient en effet d’être bloqué au départ. Les Français restent dubitatifs. Ils sont convaincus que la concurrence de cette bidoche va mettre leur agriculture au tapis. Les chiffres sont pourtant moins inquiétants. Il s’agit d’importer à tarifs réduits sur tout le continent 90’000 tonnes de bœuf. Soit, a calculé un économiste, un steak par an et par Européen. Ces apports représentent 1,6% de la production bovine de nos pays, 1,4% pour la volaille, 0,1% pour le porc. Le produit le plus concerné est en fait le soja pour l’alimentation du bétail… européen. Lire la suite...


Le dessin de la semaine

« Joe Biden autorise l'Ukraine à utiliser les missiles longue portée »

Un dessin Valott

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