Culture / Zaric, sculpteur entre terre et ciel
Deux expositions, un film, une installation, une lecture: la rentrée artistique fait une place d’honneur au sculpteur lausannois Nikola Zaric. Disparu l’été dernier, ce grand montagnard mi-serbe mi-valaisan laisse derrière lui un peuple de formidables créatures mi-humaines mi-animales. En 2014, il installait une Femlièvre et un Anehom devant la cabane du Trient, sous l’oeil cinématographique de Thomas Wüthrich. Son film se déploie sur un texte de Sonia Zoran. Le voici.
Extrait du film "Face au glacier" de Thomas Wüthrich et Sonia Zoran
Zaric c’est un homme qui se rêve choucas,
un artiste qui s’enivre de résine et qui pourrait enfiler la peau d’un cerf
pour courir plus vite entre les mélèzes.
Zaric c’est un sculpteur qui travaille la matière jusqu’à lui donner vie.
Galerie de l'Univers. ©Galerie de l'Univers
Zaric aime les ours,
les femmgrenouilles,
les barbilapins et les poissons dans les champs.
Et la mousse qui suit la roche,
l’eau qui devient glace,
les cimes comme un rivage.
Zaric crée entre les mondes.
Entre l’homme et l’animal,
l’enfance et l’éternité.
Il va chercher avant ce qui va au-delà.
Et nous invite ailleurs, juste à côté.
Ou juste en dessus.
«La boîte, FemChèvre», 2015, béton polychrome, ht 146 cm. © Pierre Vogel
Avec ses hommes à têtes d’animal,
chacal, cerf ou âne,
avec ses femmes lapine ou biche,
Zaric cherche à exprimer cette autre part de nous,
le plus souvent enfouie. Ou masquée.
Il nous réinscrit dans la nature.
«HomLièvre au poisson», 2011 © Galerie Univers
On peut chercher longtemps,
dans les créatures de Zaric, les souvenirs d’enfance
– doudous pas si doux –
comme les références mythologiques:
Anubis à tête de chacal ou le Minotaure demi-taureau,
le monde des Titans ou le dieu Pan.
Mais il n’est pas dans la référence, ni la nostalgie,
beaucoup plus dans la glaise commune de l’humain et de l’animal.
Face au Glacier. © Thomas Wüthrich
Zaric fait des siestes.
Pleines de rencontres.
Il les raconte avec de la glaise,
puis un moule sarcophage,
pour arriver au ciment comme pétrifié.
Zaric fait surgir la vie dans une matière à la mémoire minérale.
La vie entre l’homme et l’animal,
la vie jusque dans ses failles les plus intimes.
Des tréfonds il cherche à s’élever. Pour rejoindre l’universel.
En allant poser sur les cimes,
une Femlièvre dorée et un Anehom doté d’une seule aile.
Zaric est là.
Sculptant le destin humain face à l’absolu.
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
2 Commentaires
@Galerie Univers Lausanne 13.09.2018 | 16h41
«Bel hommage !!
Merci Anna Lietti
Merci « Bon pour la tête » !
Infos pratiques :
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Samedi : 9:00 - 17:00
Dimanche Fermé»
@bouboule 14.08.2019 | 19h57
«à deux pas de chez nous, il y ouvert un monde ...
merci pour ces lignes»