Culture

Stéphane Blok trace sa route sans se préoccuper des modes, avec assurance, sans trembler semble-t-il. A ses débuts espoir de la chanson francophone, il s’est mêlé de théâtre, de cinéma, s’est fait complice du géant Léon Francioli, a écrit les paroles d'une partie des chants de la dernière Fête des Vignerons, des livres – roman et poésie. Il a confirmé ses talents sans coup férir, dont celui de mener une carrière qu’il s’est construite sur mesure, sûr de lui. Le label chaux-de-fonnier Hummus présente aujourd’hui ses Poèmes de la veille (2019) en partie − et pour le meilleur − réenregistrés. Stéphane Blok y joue de la guitare fretless et de la voix avec une tranquille aisance; il module, ondule, sans pesanteur. Les paroles disent bien quelques inquiétudes occidentales tout à fait d’époque, mais les vibrations, elles, viennent d’ailleurs, sont intemporelles. C’est tout à la fois profond et aérien, hypnotisant. L’espace est soudain envahit de molécules flottantes, de douces particules. Et d’écoute en écoute, envoûté, on finit par percevoir la berceuse d’une vie éveillée.      

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