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Culture / Une bande dessinée féministe et de mauvais genre


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«Zora la suceuse», Carmela et Umberto Esposito, Nouvelles Editions Humus, 110 pages.



Les Nouvelles Editions Humus éditent chaque mois un pulp dans leur collection Damned consacrée aux romans de mauvais genre, c’est un bienfait. Une des douze parutions prévues cette année est une BD. «Zora est une secrétaire appliquée qui subit les assauts d’un collègue vulgaire. Ce n’est pourtant pas de sa faute si elle est bien gaulée et qu’elle ne veut pas se camoufler. Tiraillée entre son besoin de liberté sociale et sensuelle et le harcèlement machiste, elle hésite à céder pour se venger. Car elle est le réceptacle d’un pouvoir fantastique qui peut changer la donne.» Le récit de Carmela et Umberto Esposito est clairement féministe, insolent, provocant, tant dans le scénario que dans les dessins. «Pourquoi tu ne fais jamais de fellation?», demande un de ses amants à Zora, qui répond: «Si je faisais tout, tu n’aurais plus d’espoir.» Voilà qui est très philosophique. Mais Zora travaille dans une banque – c’est moche – où elle est victime du patriarcat avant de se révolter. Voilà qui est très politique. On le voit, il s’agit d’un propos à deux bandes, ce qui prouve que le mauvais genre peut se révéler de bonne compagnie sans se prendre au sérieux. «Tu veux que je te pompe le dard? C’est ça qui t’excite?»

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