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Culture / Un thriller politique en manga


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«Sanctuary», Sho Fumimura (scénario), Ryoichi Ikegami (dessins), Editions Glénat, 464 pages.



Et si je m’intéressais aux mangas? Après soixante ans de lecture de bandes dessinées, je me suis aperçu que je n’avais jamais lu de ces bd japonaises. J’ai donc demandé conseil à mon libraire – un réflex vital – et il m’a conseillé de débuter avec Sanctuary. Il s’agit d’un très fameux thriller politique dont les douze volumes ont été initialement publiés au Japon entre 1990 et 1995, et republiés par Glénat en six gros livres de 2022 à 2023. Deux mondes se confrontent, celui des yakusas et celui des politiciens. Deux mondes patriarcaux qui ont de grandes similitudes, notamment concernant les rapports hiérarchiques. Deux mondes qui visent la même chose: le pouvoir économique et l’enrichissement capitaliste. Oui, c’est bien le monde merveilleux dans lequel nous évoluons. Et si on vivait autrement?, demande assez naïvement, entre les lignes, Sanctuary. «Dans le regard des enfants ça pétille, ça étincelle de force. Mais dans les yeux de ces mecs… de temps à autre, j’y vois le regard vide des noyés», dit un personnage à propos des employés cravatés qu’il voit marcher dans la rue. Arrivé au bout du premier volume, j’ai très envie de persister, même si les années 1990 sont aujourd’hui un peu vieillottes question décors. Autre expérience intéressante: la lecture de droite à gauche – ça fait du bien d’être un peu bousculé dans ses habitudes.

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