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Culture / Un si profond chagrin d’amour


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«Les carnets du crocodile», Qiu Miaojin, Editions Noir sur Blanc, 320 pages



L‘auteure, Qiu Miaojin, s’est donnée la mort en 1995 à Paris, elle avait 26 ans. Les carnets dont il est question dans son roman, aujourd’hui traduit en français, sont ceux d’une jeune Taïwanaise, Laz, lesbienne, amoureuse d’une autre jeune fille qui se fait désirer, se refuse. Chaque mot est une note de l'enveloppante mélodie du mal-être que fredonne à voix basse le récit. Comme son personnage, Qiu Miaojin aimait les femmes, était Taïwanaise et intellectuelle. Elle se serait suicidée en se poignardant avec un couteau de cuisine. Le crocodile du livre, c’est quelqu’un − quelqu’une − qui est attiré amoureusement par les personnes du même sexe. Il y a trente ans, c’était encore moins évident qu’aujourd’hui. Pour Laz, c’est terriblement compliqué. Celle qu’elle aime ne l’aime pas, et elle-même peine à s’aimer − comment y parvenir lorsqu’on n’est pas dans la norme? Les carnets du crocodile est paraît-il un livre culte dans le milieu LGBTI. Mais même le lecteur hétérosexuel est emporté par sa musique, renvoyé à de vieilles et irrésolues interrogations. Suis-je aimable? Qui va m’aimer? Suis-je ontologiquement et irrémédiablement seul?         

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