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Culture

Culture / Un roman bien noir qui a Lausanne pour décor

Patrick Morier-Genoud

24 novembre 2023

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«La Saison des mouches», Daniel Abimi, Bernard Campiche Editeur, 455 pages.



Voilà un roman noir, cela ne fait aucun doute, comme l’étaient déjà Le dernier échangeur et Le cadeau de Noël, aussi chez Campiche Editeur. La Saison des mouches s’est fait attendre: il a fallu plus de dix ans pour que l’on retrouve enfin Michel Rod, le journaliste désespéré, et son ami l’inspecteur Mariani, les deux personnages principaux de ce qui est aujourd’hui une trilogie. Tout débute par une tuerie dans un cinéma porno lausannois. Une tuerie inspirée par un fait divers réellement survenu en février 2002, au cinéma Moderne. Dans le roman, c’est un massacre. Comme dans la réalité, l’auteur de la fusillade se suicide. Mariani est policier, il va enquêter. Michel Rod est journaliste, il va aussi enquêter. Les deux hommes subissent sans plaisir les caprices de leur hiérarchie. Michel Rod regrette un bon vieux temps journalistique largement fantasmé et essaie d’arrêter de boire. C’est un roman noir, je l’ai dit, il aborde des aspects peu ragoûtants du genre humain: nazis, pédophiles, extrémistes chrétiens. Abimi ne fait pas dans la nuance ni dans l’ellipse, c’est une de ses qualités d’auteur de polars. Et les notables ne sont pas épargnés. Comme les deux premiers romans, La Saison des mouches explore la noirceur des âmes et le désespoir. Après avoir été journaliste, Daniel Abimi a travaillé au CICR puis dans l’administration vaudoise. On se réjouit de lire son prochain polar.

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