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Culture / Un OVNI littéraire tombe sur la Suisse. Gros dégâts


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Les Editions Zarka publient «Samira au pouvoir» de la mystérieuse Daniela Cattin, une autrice jurassienne, parait-il. L’intrigue de son récit débute le 1er août, sur la prairie du Grütli, avec la découverte d’un mort nu, percé à l’arbalète, attaché contre un arbre.



Mystère… Difficile de savoir qui est réellement cette romancière jurassienne, Daniela Cattin, bien qu’elle ait sa page Facebook. L’auteure – ou l’auteur? – nous emmène dans le sillage tumultueux d’une présidente de la Confédération, Samira Pedrazzini. Genevoise, Verte, de père tessinois et de mère palestinienne. Son récit donnera des idées aux louves de la politique qui veulent arriver au sommet et bouleverser le pays à leur guise, si ce n’est le monde.

Finaude et diablement bien informée, cette Daniela. Elle connaît tout des embrouilles partisanes sous la Coupole fédérale… et les bringues entre le Jura et le Jura bernois. Avec un œil sur les manœuvres internationales, du Proche-Orient jusqu’à Zurich. Cela commence fort. Avec la découverte, un 1er août, sur la prairie du Grütli, d’un mort nu, percé à l’arbalète, attaché contre un arbre. Le directeur du Musée jurassien d’où vient d’être volé une pièce emblématique. Samira doit y prendre la parole. Elle hésite mais y va. Et pan! Elle se fait poignarder! S’en tirant aussi bien que Trump égratigné par balle. Qui sont les commanditaires des malfrats vite échappés?

Il faut dire que cette conseillère fédérale hors normes déchaîne la fureur du parti nationaliste et conservateur. Mais attention, les «populistes», comme on doit dire, sont aussi divisés entre eux, certains lassés de la tutelle du vieux père, quelques-uns liés avec un milliardaire américain de leur bord idéologique, prêt à distribuer des millions pour façonner l’Occident.

Samira sait s’y prendre avec les hommes. Dans sa chambre, au coin du bureau et sur la scène du pouvoir. En plus, ses policiers flairent bien le terrain. Et sa brillante copine Jessica décode avec elle tous les discours, affichés à la une de l’hebdo qui compte, ou à la tribune du palais, ou en mode sourdine, dans les pintes zurichoises. De manœuvres en rebondissements insolites, le tandem féminin performe. Et finit par élucider le crime.

Grand moment du livre: Samira rencontre le chef du parti honni, discrètement, en compagnie d’un sage politicien jurassien. Elle choisit d’éviter la guerre ouverte et lui propose de partager le pouvoir au gouvernement. Bon gré mal gré il accepte. Et tous se répartissent les départements. Le pan super droitier finit par s’allier à la gauche verte! Trop invraisemblable? Pas du tout. Voyons aujourd’hui, hors littérature, comment le boss de la gauche syndicale marche main dans la main avec l’UDC, montant au combat contre tout accord avec l’Europe.

Merci à Daniela pour tes plaisantes roueries, pour ton joyeux cynisme, loin des logorrhées de convenance. Et aussi pour toutes ces informations, fort solides, que tu distilles au passage sur l’état de la Suisse et du monde. Tu connais la musique, jusque dans les phrases le moins fredonnées ailleurs.

Merci enfin à l’éditrice, également auteure d’un tout récent roman autobiographique 1 dont nous parlerons prochainement, Marta Czarska, traductrice à Bienne, qui signe parfois dans BPLT. 


«Samira au pouvoir» de Daniela Cattin, 410 pages, Editions Zarka. A commander sur https://editions-zarka.ch/boutique

(1) «Un cadeau empoisonné», de Marta Czarska, Editions Zarka.

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