Culture / Un grand désir d’émerveillement
«L’île haute», Valentine Goby, Editions Actes Sud, 288 pages.
Pendant la Seconde guerre mondiale, un jeune garçons doit fuir Paris. Il a 12 ans, il est asthmatique, les Juifs sont persécutés. Il arrive à la montagne, «dans un archipel de sommets entre brume et nuages». Tout ce qu’il voit est nouveau pour lui, y compris son nouveau prénom, puisque de Vadim il devient Vincent. Il rencontre des paysages, des gens aussi, surtout des sensations. Il apprend à skier et à traire les chèvres, à connaitre les plantes qui poussent là-haut. L’île haute est un livre étrange qui aborde plusieurs sujets sans que l’un semble plus obsessionnel que l’autre. Il y a bien sûr la question des identités: celles que nous donnent les autres, celle que l’on se découvre, celle que l’on construit. Vadim/Vincent passe d’une initiation à une autre, de sa première dégustation de cuisses de grenouilles à son premier baiser. Valentine Goby dit que son roman est né d’un grand désir d’émerveillement. La montagne est là pour ça; elle abrite l’enfant, le nourrit, lui donne vie, émerveille. C’est un livre «initiatique», explique l’éditeur. Chaque lectrice et chaque lecteur choisira la sienne, d’initiation. «Cinq mille langue sur la Terre nomment chacune à leur façon les mêmes êtres, objets et phénomènes, et lui Vincent, qui ne connaît que le français, à peine quelques mots de russe dérobés à son père et un peu du patois d’ici, il sait déjà que son et sens n’ont aucun rapport d’évidence.»
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