Culture / Un coin de voile
«Jusqu’au bout du jour», Jo(sette) Pellet, Editions des Sables, 80 pages.
Quelle mouche a donc piqué Jo(sette) Pellet de vouloir reprendre contact, cinquante ans plus tard, avec l’amour de ses quinze ans? Un amour platonique qui a couvé pendant un demi-siècle et qu’une recherche sur la toile suffira à raviver. Mais peut-on vraiment reprendre l’histoire où on l’avait laissée en faisant fi du temps qui nous façonne, chacun à sa manière? Tel est le questionnement qu’explore cette autrice vaudoise dans son haïbun, subtil mélange de prose, de haïkus et de tankas, tout frais paru aux éditions des Sables sous le titre Jusqu’au bout du jour. Un petit livre qui, comme le relève la préfacière, réussit l’exploit de conjuguer suspens et poésie. La rencontre va bien avoir lieu, entre deux seniors qui ont gardé intacte, au fond d’eux, la passion de leur adolescence, mais acquis la lucidité et le recul propres à leur âge. Et la conscience aiguë que leur relation n’est que fantasme et projection. Car en dépit d’une familiarité évidente, ils ne savent rien l’un de l’autre. Et c’est peut-être sur eux-mêmes et sur la condition humaine qu’ils ont tant à apprendre à se revoir.
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