Culture

Il arrive parfois qu’un récit embrasse tout un pan de notre histoire, contienne un important fondement culturel, réunisse les morceaux épars d’une civilisation, propose une essentielle clé de compréhension. C’est le cas de L’origine du monstre, d’Emilie Gleason. Il s’agit du 27^e volume de la collection phare des Editions Les Requins Marteaux, et c’est à juste titre que la 4^e de couverture annonce fièrement: «Les plus grande plumes sont dans BD-Cul». Le récit débute à la fin du déluge, celui de la bible donc. Presque celui de la bible, puisque Sem, ici, est la fille aînée de Noé, pas son fils, et finalement, c’est vrai, pourquoi Noé n’aurait-il eu que des fils? Noé qui, soit dit en passant, passe beaucoup de temps à choser avec les animaux de l’Arche. Or Dieu parle à Sem pour lui signaler qu’elle est la dernière femme procréatrice de la terre et qu’il serait bon qu’elle s’y mette – qu’elle se fasse mettre, veut-il dire – afin que la race humaine se perpétue. Noé n’apprécie pas que Dieu parle à sa fille, et à partir de là, ça part en couilles (pour une fois que cette métaphore est adéquate, ne la boudons pas). Sem parviendra-t-elle à perpétuer l’humanité? Qui sommes-nous réellement? Les réponses à ces interrogations métaphysiques se trouvent dans L’origine du monstre. Alléluia!