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Culture / Quand l’art est un combat


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«Le peintre hors-la-loi», Frantz Duchazeau, Editions Casterman, 96 pages.



Il peint comme il se bat, il se bat comme il vit, il vit comme il peut: enragé. Lazare Bruandet, le héros de cette formidable bande dessinée, fuit la société des hommes, ne sait que faire avec les femmes, cherche obsessionnellement à peindre la vérité de la nature afin de tenir la sienne à distance. Le récit débute par la décapitation de Louis XVI, le 21 janvier 1793. Bruandet doit fuir Paris après avoir défenestré sa femme lors d’une crise de jalousie alcoolisée. Il court les routes, les bois, revit le terrifiant traumatisme de son enfance, se bat, croise des villageois massacrés, des soldats, des bandits, la serveuse d’une taverne, des moines. Il s’enivre et il peint. L’histoire est particulièrement bien racontée, le découpage impeccable. Quant aux dessins, ils vibrent, ils terrifient, ils émeuvent; la mise en couleurs de Drac (Pascale Wallet) y est pour beaucoup. «Ce n’est rien que de donner un coup de sabre ou un coup de fusil, mais c’est bien autrement difficile de donner un coup de pinceau sur le haut d’un arbre ou sur un ciel bleu. Il faut en revenir à la solitude.» Lazare Bruandet peint comme il vit, pour lui seul.   

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