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Culture / «Pas ici»


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«Anatomie d'un scandale», David Edward Kelley et Melissa James Gibson, sur Netflix, 6 épisodes de 45 minutes.



«Ici», c’est la Chambre des Communes, le lieu où siège le Parlement britannique. James Whitehouse, député conservateur, est beau, adoré de ses électeurs, meilleur ami du Premier ministre, marié à la belle Sophie (Sienna Miller) et père de famille modèle. Un homme chanceux. Jusqu’au jour où celle qui a prononcé cette phrase, Olivia Lytton, sa collaboratrice et maîtresse, dépose plainte contre lui pour viol. Le mâle blanc, riche et puissant, qui abuse de sa secrétaire, c’est connu, et s’il finit en prison – ce qui n’est pas courant ni gagné – c’est bien fait pour lui. Même si le seul crime de l'accusé s'avère être précisément sa nature de mâle blanc, riche et puissant. Le règne des «porcs» est sur le déclin. En l’occurence, tout le «système» se met en marche pour défendre l’honneur dit bafoué de ce mari adultère. Sophie, en première ligne. Malgré la fadeur du jeu de Sienna Miller et la réalisation parfois trainant en longueur, souvent abusant des mouvements de caméra absurdes, cette mini-série est captivante. Et ce en grande partie grâce à l’excellente Michelle Dockery, avocate, pas si impartiale, de la plaignante. Les épisodes consacrés au procès, aux témoignages et aux plaidoiries exposent avec clarté ce qui rend les affaires de viol si difficiles à juger (lire aussi l’article d’Amèle Debey à ce sujet). La «zone grise», le consentement et son expression ou non, la plus ou moins bonne foi des deux acteurs dans leur interprétation des messages, tout cela est mathématiquement ajouté, soustrait, multiplié, dans un millefeuille entre présent et passé. Whitehouse est finalement acquitté par le tribunal, mais... Il y a un mais. La vraie vie ne s’arrête pas aux murs de la salle d’audience. Comme le dit l’inénarrable Chris, conseiller en communication du Premier ministre, «le comportement des nantis n’est plus considéré comme mignon».

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