Média indocile – nouvelle formule

Culture

Culture / Ne pas confondre l’argent et la richesse


PARTAGER

«La liste 2 mes envies», Grégoire Delacourt, Editions Albin Michel, 256 pages.



Douze ans après La liste de mes envies, nous retrouvons Jocelyne, la mercière d’Arras qui a gagné dix-huit millions d’euros au loto. Cette soudaine fortune, elle n’était pas certaine d’en vouloir et il lui est arrivé quelques mésaventures; je n’en dirai pas plus des fois que vous n’auriez pas lu le livre et que vous voudriez le faire avant d'entamer La liste 2 mes envies que Grégoire Delacourt publie aujourd’hui. Jocelyne est de retour à Arras, il lui reste quinze millions, que va-t-elle en faire? «L’argent a tué tout ce que j’avais d’amour en moi», explique-t-elle au début, lors d’une réunion des GA (les Gagnants anonymes) où des gagnants et des gagnantes de la loterie épanchent leurs états d’âme, et c’est pas banal. Jocelyne est toujours aussi attachante, souvent touchante, parfois agaçante quand elle ne sait pas quoi faire de son argent et qu’on aimerait lui souffler: «Donne-le moi, je saurai bien me débrouiller…» Au-delà des péripéties de l’héroïne, se pose la question du rapport à l’argent des pauvres – et n’allez pas imaginer que les bourgeois sont riches. La question de notre rapport à l’argent. De notre soumission, devrais-je dire, tout à la fois volontaire et contrainte. L’argent est une grande réussite conceptuelle, une abstraction que l’on finit tous par prendre pour la réalité. Jocelyne, elle, éprouve ce malaise, le met à l’épreuve, nous invite, par la bande, à faire de même. L’argent fait-il la richesse? Sans doute pas. Par contre, il donne du pouvoir à ceux qui savent l'employer à autre chose qu’à acheter des marchandises…


Grégoire Delacourt sera au Livre sur les quais, à Morges, samedi 31 août et dimanche 1er septembre.

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

0 Commentaire